L'odeur du sang a réveillé les prédateurs. La révélation de la prise de bec entre Thierry Henry et Raymond Domenech vendredi dernier à Clairefontaine a fait sortir quelques diablotins de leur boite, pas avares en mots doux à l'égard du sélectionneur et du président de la FFF. Deux anciens champions du monde 98 ont ainsi étalé leurs griefs : Robert Pirès et Christophe Dugarry. «Cela fait cinq ans que Domenech est sélectionneur et l'équipe de France n'a pas progressé, ni évolué. Domenech n'est pas un bon entraîneur, ses entraînements ne sont pas dignes de son poste. Si les Bleus n'ont pas de style de jeu, c'est parce que Domenech ne fait rien pour. Il est incompétent» , a asséné Pirès.
Pirès et Dugarry attisent le feu
«Il dit que ce sont les joueurs qui font le style, mais c'est inadmissible» , embraye Dugarry. «Il ne suffit pas de mettre onze joueurs sur un terrain pour avoir un style de jeu. Collectivement, il n'y a rien qui se dégage de cette équipe. On voit bien que les joueurs sont lâchés sur le terrain et que c'est à eux de trouver les solutions» , a-t-il jugé lors d'une entrevue accordée à la chaîne de TV Infosport ce lundi. Domenech n'est pas le seul visé. Le président de la FFF Jean-Pierre Escalettes en prend aussi pour son grade. «Il a décidé de ne pas décider (après le fiasco de l'Euro 2008) alors que son rôle est avant tout de faire des choix. Il nous a montré ses limites de président.»
«Notamment en faisant des déclarations inappropriées dans la presse la semaine dernière alors que l'équipe de France cherchait beaucoup de sérénité. Il a beaucoup trop souvent brillé par son incompétence. Je trouve ça dommage et dramatique pour le football» , peste Dugarry. Il faut bien dire qu'Escalettes a tendu le bâton pour se faire battre. Sa sortie pleine d'inquiétude la semaine dernière n'était pas du meilleur effet, au moment où les Bleus avaient besoin du soutien de tous. Mais Pirès et Dugarry ne font finalement qu'attiser le feu... Les supporters, pourtant acerbes depuis un an et demi, avaient eux bien compris la nécessité de soutenir leur équipe sans restriction et malgré tout, samedi face aux Roumains.