Après une nuit agitée par les révélations de la veille sur les relations tendues entre les joueurs de l'équipe de France et leur sélectionneur Raymond Domenech, les démentis, les interventions télévisées… les Bleus se sont entraînés pendant deux heures mardi matin à huis clos, sous les yeux du président de la FFF Jean-Pierre Escalettes et le DTN Gérard Houllier. Les Bleus ont ensuite pris la direction du Bourget en fin d'après-midi, pour décoller direction Belgrade où ils affronteront la Serbie mercredi soir. Sur place, une conférence de presse obligatoire attendait Domenech et Henry, arrivés dans l'espace réservé bras dessus bras dessous.
Communication bloquée
L'équipe de France est à l'isolement depuis les révélations par Le Parisien du «discours constructif» (dixit Henry) entre le capitaine des Bleus Thierry Henry et le sélectionneur Raymond Domenech. Même le milieu de terrain de l'OM Fabrice Abriel n'a pas pu joindre ses copains tricolores. «C'est le blocus, ils ont coupé tous les téléphones. Vu de l'extérieur, je pense que la situation ne sera pas sans conséquence. Il va forcément se passer quelque chose. Pour le groupe, il y a deux options. Soit positive : tout le monde se mobilise, s'unit dans le même camp. Soit négative : les joueurs n'ont plus envie de jouer ensemble et se tirent les uns sur les autres» , a commenté Abriel au micro de RMC. Les décideurs craignent-ils une nouvelle fuite d'informations croustillantes ?
Avant le décollage au Bourget mardi après-midi, aucun membre de l'équipe de France n'a souhaité échanger quelques mots avec les journalistes présents sur place. Les conférences de presse sont désormais les seuls moments d'échange autorisés avec les Bleus. La langue de bois y étant la règle…
Domenech nie
Raymond Domenech, a évacué par une pirouette mardi soir, la question de ses relations avec les joueurs, dont Thierry Henry s'était fait le porte-parole vendredi dernier pour critiquer ses méthodes d'entraînement. «Je vous répète depuis 2004 que je ne commente pas les mensonges dans la presse. Il y a un match en Serbie mercredi, on va essayer de se qualifier pour la Coupe du monde, pour vous emmener tous en Afrique du Sud. On va faire le mieux possible contre la Serbie» , a-t-il répliqué lors de la conférence de presse. «Vous n'avez pas l'air d'écouter ce que je vous dis... Je m'occupe du match, c'est tout. Le reste vous appartient, vous vous débrouillez avec. Si vous voulez parler du match de la Serbie, je suis à vous» , a-t-il ajouté quand un journaliste a osé le relancer sur le sujet.
Escalettes et Houllier au rapport
Si toute cette affaire n'est que «mensonge» (dixit Domenech), pourquoi le président de la Fédération Française de Football Jean-Pierre Escalettes et le Directeur Technique National Gérard Houllier ont-ils fait une descente ce mardi matin à Clairefontaine ? Simple visite de courtoisie à la veille d'une rencontre importante en vue de la qualification pour la Coupe du monde 2010 ? Les deux huiles ont assisté à l'entraînement avant de déjeuner au Château, rapporte la FFF. Ils ont certainement aussi cherché à tirer le fin mot de cette histoire qui ne fait visiblement que commencer.
La composition probable
Côté terrain, Raymond Domenech a mis sa tactique en place mardi matin lors de la séance d'entraînement, avec le fameux jeu des chasubles musicales. Touché au quadriceps face à la Roumanie samedi, Julien Escudé devrait laisser sa place à Eric Abidal en défense centrale, aux côtés de William Gallas. Ce sera à priori le seul changement par rapport au dernier match. Le milieu défensif Alou Diarra a eu une longue discussion avec Domenech, il pourrait entrer en jeu. Pas encore au top de sa forme après un début de saison perturbé par les pépins physiques, le milieu offensif Franck Ribéry ne devrait pas démarrer.
L'équipe probable : Lloris – Evra, Abidal, Gallas, Sagna – Toulalan, L. Diarra – Gourcuff – Henry, Anelka, Gignac