On avait eu droit au procès des comptes de l'OM, se profile maintenant celui des transferts frauduleux du PSG. Le procureur de la République de Paris vient de rendre son réquisitoire dans ce dossier, couvrant les années 1998 à 2003. Le magistrat a demandé vendredi le renvoi en correctionnelle de dix-sept personnes, au premier rang desquelles les anciens présidents du club de la capitale, alors propriété du groupe Canal+, Laurent Perpère et Francis Graille. C'est également le cas du PSG, en tant que personne morale, au motif d' «altération de documents, non déclaration de salaires de joueurs et usage de faux» . La société Nike France est également concernée pour «usage de faux, complicité de travail dissimulé» . Enfin, une dizaine d'agents de joueurs doivent également être jugés dans cette affaire. En charge de l'instruction, le juge Van Ruymbeke doit décider du renvoi définitif des différents protagonistes du dossier.
A l'origine de cette affaire, se trouve un vaste système de fraudes mis en place dans le but de répondre aux exigences financières de joueurs et d'entraîneurs en limitant les charges sociales et fiscales versées par le club. Selon l'accusation, le club parisien aurait demandé à Nike de verser des compléments de salaires à certains joueurs. Le PSG aurait ainsi pu payer moins de charges sociales et les joueurs moins d'impôts. Quant à l'équipementier, il serait rentré dans ses fonds, via la facturation au club de de fausses amendes, pour non-respect des obligations du contrat à l'image.
24 joueurs concernés
L'ancien directeur financier du club, Rodolphe Albert, aurait confirmé aux magistrats l'existence d'un tel système. Ce sont au total vingt-quatre joueurs, parmi lesquels le gardien Lionel Letizi ou le milieu offensif brésilien André Luiz (arrivé au club en 2000), plus deux entraîneurs, qui en auraient bénéficié. La fraude porterait sur un montant total de 9 millions d'euros. Un second volet de l'enquête a été ouvert pour «faux et usage de faux et exercice illégal de la profession d'agent de joueurs» . Certains émissaires auraient perçu des surcommissions, supérieures aux 10% légaux, à l'occasion du transfert de leur client au Paris Saint-Germain. Les sommes auraient ensuite été reversées à l'intéressé, en tant que compléments de salaires non déclarés. Aucun des joueurs concernés n'a été mis en examen.