le 16/09/2009 à 17h24

Finances : le coup de gueule de Rama Yade

Rama Yade a peur pour le football. La secrétaire d'Etat aux Sports dénonce les excès financiers des clubs européens. Et recommande des mesures d'urgence avant que cette bulle spéculative n'explose. Morceaux choisis.

Rama Yade s'inquiète pour l'avenir du football européen. Invitée mercredi de France Info, la secrétaire d'Etat aux Sports a fait part de ses craintes : celles de voir «la bulle financière» entourant le football européen exploser. «Il y a un nuage financier noir au dessus du football européen, a déclaré la représentante du gouvernement, en citant le montant des transferts effectués cet été. Cela ne peut plus durer. On va droit dans le mur.» Dans le viseur de la secrétaire d'Etat, la politique irresponsable de certains clubs. Ces derniers courant le risque d'être, à terme, paralysés par leur endettement. Et Rama Yade de tirer la sonnette d'alarme : selon elle, la situation est si préoccupante qu'une série de faillites en chaîne, comparable à celles des établissements bancaires l'an passé, n'est plus à exclure. Les clubs de Premier League, dont la dette cumulée atteignait fin 2008 les 3,4 milliards d'euros, seraient les plus menacés.

Un mini-Grenelle du foot

Rama Yade s'est ouverte de la situation auprès du président de l'UEFA, Michel Platini, et se félicite de la volonté exprimée par l'instance de mettre en oeuvre un fair-play financier. Selon cette nouvelle donne, l'accès des compétitions européennes serait dorénavant réservé aux clubs présentant des budgets équilibrés. La secrétaire d'Etat souhaite désormais que l'Union européenne organise un sommet, sorte de mini-Grenelle du football, afin de réagir. «Avant la fin de l'année, ce serait bien, a-t-elle précisé. Il faut poser des règles, comme pour la crise financière.»

Rama Yade a également profité de cette intervention pour revenir sur la candidature française à l'organisation de l'Euro 2016. Sur ce dossier, c'est l'optimisme qui prévaut. «Nous sommes parmi les favoris, nous avons des chances sérieuses» , a estimé la secrétaire d'Etat, qui doit s'entretenir jeudi de l'éventuelle «contribution financière de l'Etat» à l'événement, dont le coût a été chiffré à 1,6 milliard d'euros. L'Etat devrait y participer «à hauteur de 5 ou 7%» , le reste étant financé par «le privé et les collectivités.» L'Euro 2016, dont le pays d'accueil sera désigné en mai 2010, constituerait, selon Rama Yade, un bon ballon d'oxygène pour l'activité dans le pays. «Cela booste l'économie, cela fait de l'attractivité touristique, cela rentabilise les stades» , a-t-elle plaidé, avant d'évoquer la possibilité de 15.000 créations d'emplois. Un chiffre non négligeable par les temps qui courent.

Par Patrick Juillard, le 16/09/2009 à 17h24
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