le 23/09/2009 à 12h11

Qui veut encore de la Coupe de la Ligue ?

Alors que les 16es de finale de la Coupe de la Ligue s'achèvent ce mercredi soir, l'épreuve suscite une défiance croissante. Déjà boudée par le public, la compétition réservée aux professionnels se trouve lâchée par plusieurs dirigeants de clubs. Eléments d'un dossier chargé.

La Coupe de la Ligue est entrée dans le vif du sujet mardi soir. Les 16es de finale, marqués par les débuts des clubs de Ligue 1, se terminent ce mercredi soir. Les clubs qualifiés pour une compétition européenne, tous «protégés» cette saison, n'en découdront qu'à partir du tour suivant. Cette inéquité sportive croissante qui contribue à alimenter le scepticisme à propos de l'épreuve. Mais il ne s'agit pas là du seul grief formulé à son encontre. L'Equipe publie dans son édition du jour un dossier qui ne va pas arranger l'image de la compétition organisée par la Ligue de football professionnel.

La Coupe de la Ligue souffre d'un pêché originel : lorsqu'elle devint qualificative pour la C3, en 1994, la condition sine qua non posée par l'UEFA fut le passage du Championnat de France à 18 clubs. Ce qui fut fait. Mais lorsque les instances françaises décidèrent de repasser à une élite à 20 clubs, la Coupe de la Ligue fut maintenue au calendrier, malgré les surcharges occasionnées. Depuis, l'épreuve se cherche toujours, et ne rameute pas les foules, coincée qu'elle est entre les journées de Ligue 1.

Audience télé en chute libre

Ce mercredi soir, la rencontre Montpellier-Lens ne devrait pas attirer plus de 7.000 spectateurs à la Mosson ; la même affiche en avait rassemblé plus du double le 13 septembre, en Championnat… Longtemps défendue par les clubs en raison de ses vertus lucratives, la Coupe de la Ligue voit ceux-ci la lâcher, un par un. «On se bat pendant trente-huit journées en Championnat, et, à l'arrivée, le cinquième n'est pas automatiquement qualifié pour une Coupe d'Europe. Quelque part c'est débile» , tacle ainsi le président du Toulouse Football Club, Olivier Sadran.

La perte d'intérêt du public, mise en évidence par l'érosion des audiences télé (passées de 4,2 à 3 millions de téléspectateurs en moyenne sur la saison entre 2007 et 2009), contribue également à mettre la compétition mal aimée dans le rouge. «Nous n'avons pas de sponsor maillot. Cela prouve que c'est une compétition qui a perdu de sa valeur, explique Michel Seydoux, président de la commission marketing de la Ligue (LFP). Son économie globale est en recul de 35 à 40%.» Même ceux qui défendent l'épreuve ne le font pas en termes très flatteurs. Pour l'entraîneur de Sochaux, Francis Gillot, «c'est mieux qu'un match de CFA pour permettre à certains joueurs de saisir leur chance» . Quant à l'organisateur de l'épreuve, il argue de l'intérêt du public. «C'est le public qui tranche, et il est pour» , estime Frédéric Thiriez. Sans doute le président de la LFP a-t-il oublié d'examiner les chiffres des audiences télé et de la fréquentation des stades…

Par Patrick Juillard, le 23/09/2009 à 12h11
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