Arsène Wenger est entré dans l'histoire d'Arsenal. En entamant jeudi sa quatorzième année à la tête des Gunners, le technicien alsacien a fait tomber le vieux record de George Allison, resté 13 ans en poste, jusqu'en 1947. A bientôt 60 ans, le Français peut mesurer le chemin parcouru, lui qui fut accueilli dans la défiance à son arrivée aux commandes d'un club alors présenté comme le plus ennuyeux du royaume. «C'est difficile de se remettre dans le contexte parce qu'aujourd'hui, chaque entraîneur étranger est accueilli par le tapis rouge. Je peux ressortir des articles où il était expliqué que des étrangers ne gagneraient jamais le championnat» , se souvient Wenger.
Les sceptiques se tairont rapidement. Dès sa deuxième saison, les Canonniers réussissent le doublé Coupe/Championnat. Deux titres de champion et trois autres Coupes d'Angleterre suivront. Avec son football offensif, ses jeunes de talent et son Emirates Stadium ultra-moderne, l'Arsenal de la fin des années 2000 n'a plus rien à voir avec celui d'avant 1996. Seule la Ligue des Champions, source de déconvenues répétées, résiste encore au rayonnement du club du nord de Londres, installé durablement parmi les «Big Four» anglais.
Son duel avec Ferguson
Devenu un «bon client» pour la presse populaire du pays grâce à son excellente maîtrise de la langue anglaise, Arsène Wenger offre aux tabloïds un duel récurrent avec son homologue de Manchester United, Sir Alex Ferguson. Ce dernier rend aujourd'hui à son collègue des Gunners. «Arsène a tiré le meilleur d'Arsenal. Depuis qu'il est arrivé, le club a rencontré un succès fantastique, a répondu Ferguson à une question sur le treizième anniversaire de l'arrivée du Français chez les Gunners. Il reste fidèle à ses convictions et à ses joueurs. C'est pour cela qu'il est là depuis si longtemps. J'ai lu des déclarations de ses anciens joueurs et cela résume bien l'affaire. Ils lui doivent tout.»
Un autre homme profite de cet anniversaire pour tresser des louanges à Arsène Wenger : il s'agit de Thierry Henry. «Pour être honnête, je n'imagine pas Arsenal sans lui, a confié le recordman des buts en équipe de France… C'est un plaisir de jouer et de s'entraîner sous sa direction parce qu'il veut que ses équipes jouent au football. Le meilleur conseil qu'il m'ait donné c'est : arrête de faire des reproches aux autres. Essaie de voir ce que tu peux faire pour les aider» , s'est également souvenu le Blaugrana, qui a également affirmé être certain de revenir un jour à Arsenal. Reste à savoir si Arsène Wenger sera alors toujours à la tête de l'équipe…