Si la prochaine Coupe du monde s'avance à grands pas, personne n'a oublié la dernière. Et surtout pas en France. Il faut dire que le scénario fut si cruel pour les Bleus que tout le monde se souvient comme si c'était hier de la finale du Mondial 2006 : la Panenka incroyable de Zidane, puis son fameux coup de tête et enfin le penalty manqué de Trezeguet qui sacre les Italiens… Invité d'une émission de radio sur RTL lundi soir, Zinedine Zidane est revenu sur cette fameuse finale, à laquelle il pense encore un peu chaque jour. «En 2006, j'étais détendu, et à la fois tendu. Détendu par ce que je faisais sur le terrain, et à la fois tendu par ma position, celle de capitaine, et celle d'un gars qui va jouer sa dernière Coupe du monde. C'était les deux à la fois, a expliqué l'ancien n°10 des Bleus. Je ne sais pas si j'étais "habité" . Ce qui est sûr, c'est que j'ai mis un point d'honneur à préparer cette coupe du monde comme jamais. J'étais obsédé par cette préparation qui allait faire que j'allais jouer cette dernière Coupe du monde.»
«Mon geste est inexplicable»
Le premier fait d'armes de cette finale fut cette Panenka incroyable réussie face à Gianluigi Buffon. Un premier geste qu'il ne s'explique déjà pas totalement. «Ce n'est pas moi. C'était la première fois que je tentais ce geste. Mais il faut remettre les choses dans le contexte, j'avais en face de moi l'un des meilleurs gardiens du monde, j'avais l'habitude de frapper mes penalties toujours de la même façon, j'avais un côté où je ne frappais jamais, et lui le savait. D'ailleurs il est parti à droite. J'avais dix secondes à penser à ce geste. Je me suis que je devais tenter ça, comme ça, se souvient Zidane. Jamais je n'aurais fait ça pour régaler. Il suffit que le gardien ne plonge pas et prenne le ballon, tu es ridicule. Je n'avais que ce geste-là à tenter pour marquer.»
Vient enfin le fameux coup de tête adressé à Marco Materazzi. Un geste totalement incompréhensible pour la plupart des gens. Un geste qu'il ne s'explique toujours pas lui-même. Et qu'il semble vraiment regretter au fond de lui. «Aujourd'hui, je suis peut-être un peu plus apaisé. Maintenant, ce geste-là , je le garderai toute ma vie. Pourtant, en temps ordinaire, tu ne fais jamais ce geste, souligne Zidane. Ce n'est pas la première fois que tu te fais insulter sur un terrain, malheureusement la tension, le contexte, toutes ces choses-là … Le problème c'est que mon geste est de toute façon pour la plupart des gens inexplicable, et c'est compréhensible. Surtout lors d'une finale de Coupe du monde. Ca fait partie du destin. Je vais vivre avec, c'est comme ça, mais je ne retiendrai pas que ce geste-là . Heureusement, beaucoup de gens m'ont soutenu même avec l'incompréhension du geste, et ça fait du bien parce qu'en terminant comme ça, tu as de quoi finir vite isolé, et ça peut devenir difficile.» Ses vieux démons n'ont sans doute pas fini de le hanter.