le 16/10/2009 à 12h13

Règlements de comptes à Buenos Aires

La qualification de l'Argentine pour la Coupe du monde n'a pas mis fin à la défiance des médias de Buenos Aires envers Diego Maradona. D'autant que Carlos Tevez a jeté de l'huile sur le feu. La Fédération a beau essayer de modérer les choses, le climat reste tendu. Ambiance.

La qualification de l'Albiceleste pour la Coupe du monde n'a pas ramené la concorde en Argentine. Bien au contraire, elle semble avoir creusé le fossé entre les médias argentins et leur sélection. Et ce ne sont pas forcément les journalistes qui tirent les premiers. Au lendemain de la sortie dévastatrice de Diego Maradona à l'encontre des journalistes de son pays (le fameux Â«Venez me sucer»...), voilà en effet que l'attaquant de l'Albiceleste, Carlos Tevez (25 ans, 50 sélections, 8 buts) choisit d'emboîter le pas à son coach. «Parfois, j'ai envie d'arrêter la sélection, a expliqué le joueur de Manchester City à Radio de La Plata. Quand on voit comment les médias nous traitent... Moi, en Angleterre, je suis tranquille et personne ne me casse les c.... Pourquoi traverser l'Atlantique pour me faire insulter par les journalistes ? Ils ne savent pas tout ce qu'on donne pour jouer en sélection.»

Cette sortie remarquée risque de jeter encore un peu d'huile sur le feu des rapports tendus entre l'équipe nationale argentine et les médias, notamment sportifs, du pays. Pour Diego Maradona, elle doit en revanche être considérée comme un soutien non négligeable, d'autant qu'elle est l'oeuvre d'un joueur utilisé avec parcimonie ces derniers temps.

Sondages hostiles

Objet dans le pays de plusieurs sondages d'opinion hostiles à son maintien à la tête de l'équipe, le Pibe de Oro a reçu ces dernières heures un autre renfort, plus diplomatique : celui des instances dirigeantes. Le président de la Fédération argentine de football (AFA), Julio Grondona, lui a apporté son soutienÂ… mesuré. «Je ne pense pas changer, ce qui ne nous empêche pas, Diego comme nous tous, de pouvoir améliorer des choses. Il ne fait aucun doute qu'il y a des choses à régler, a déclaré le dirigeant, qui est également revenu sur la sortie féroce du Pibe de Oro devant la presse de son pays, mercredi soir. « Le cas de Maradona est très particulier, car je ne crois pas qu'il y ait beaucoup de journalistes sportifs qui puissent dire 'Maradona ne me fait pas vivre.' Ceci ne justifie pas les coups de sang qui surviennent sur le moment et font dire des choses dont on se repentit après.» Pas sûr toutefois que cet appel à la modération suffise à apaiser les tensions entre la sélection albiceleste et les médias argentinsÂ…

Par Patrick Juillard, le 16/10/2009 à 12h13
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