le 23/10/2009 à 20h15

Thiriez voit rouge contre les députés

Le président de la Ligue, Frédéric Thiriez, n'aura pas tardé à réagir face à l'initiative lancée par des députés de la majorité, visant à retirer certains avantages fiscaux aux joueurs. Le patron du football professionnel n'a pas du tout l'intention de laisser le gouvernement briser l'élan positif des clubs français.

Frédéric Thiriez a décidé de monter au créneau. Le président de la Ligue de football professionnel s'est vigoureusement opposé vendredi aux amendements déposés par deux députés UMP. Alors que Yves Bur, élu du Bas-Rhin, souhaiterait mettre un terme au droit d'image collectif (permettant aux joueurs de faire passer jusqu'à 30% de leurs revenus en droit d'image), son homologue des Côtes d'Armor, Marc Le Fur aurait quant à lui la ferme intention de s'attaquer à l'option pour le bénéfice moyen (qui permet aux sportifs de payer moins d'impôt en faisant une moyenne de leurs revenus sur trois ou cinq ans). Face à de telles propositions, le patron de la LFP ne décolère pas. «Depuis quelques jours, nous assistons à un acharnement et même à un harcèlement de certains parlementaires contre les sportifs professionnels et en particulier les footballeurs. Cette surenchère démagogique n'a d'égale que l'ignorance des réalités économiques. Je réclame un cessez-le-feu parlementaire» , a déclaré le patron du football professionnel.

Un nouveau coup de massue sur le football français ?

Frédéric Thiriez a d'ailleurs rappelé aux élus que les footballeurs n'étaient pas les seuls à bénéficier de tels avantages fiscaux (les artistes sont eux aussi concernés par ce dispositif). Le président de la Ligue s'inquiète surtout des conséquences d'une telle initiative sur le football français. «On risque de briser un bel élan et de retourner en arrière. Le football est également touché par la crise (20 millions d'euros de déficit pour la saison 2008-09). Pour la première fois, les salaires des joueurs évoluant en Ligue 1 sont en baisse de 6% pour la saison en cours. Dans ces conditions, quel grave contre sens économique que de vouloir alourdir encore davantage les charges pesant sur notre football» , a-t-il expliqué.

Alors que les clubs tricolores sortent d'une belle semaine en Ligue des champions (3 victoires en 3 matches), une telle décision pourrait faire voler en éclats les efforts consentis sur le plan économique. D'autant que dans le même temps, la taxe de 5% sur les droits de télévision (une partie de ces droits est destinées aux clubs) pourrait être alourdie à 5,5% dans le but de financer la lutte contre le dopage. Des décisions surprenantes lorsqu'on sait que le football professionnel français compte déjà parmi les meilleurs contribuables. En effet, cette année encore, il devrait rapporter près de 600 millions d'euros à la collectivité en charges sociales et fiscales.

Par Romain Boselli, le 23/10/2009 à 20h15
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