le 19/11/2009 à 09h04

Le vice paye bien, le fair-play ne vaut rien

Le football n'a pas de morale. Choquante sur le plan de l'éthique, la qualification de la France ne sera pas remise en cause. L'injustice est irréparable, elle ne sera pas compensée. Les Irlandais n'ont aucun recours, au grand dam de Giovanni Trapattoni qui pointe du doigt l'attitude de l'arbitre et de la Fifa.

Le baron Pierre de Coubertin serait mort une seconde fois s'il avait assisté au match entre la France et l'Irlande (1-1 ap, 0-1 à l'aller), mercredi soir au Stade de France, en constatant que la sélection tricolore a acquis sa qualification pour le Mondial 2010 grâce à un but entaché de deux fautes d'arbitrage (un hors jeu de Squillaci qui fait action de jeu à la retombée du ballon, et une double main volontaire d'Henry à la réception). Avec près de quinze mille Irlandais dans le stade et au moins autant dehors, la nuit à Paris aurait d'ailleurs pu virer au drame. Mais les supporters du Trèfle sont décidément plus civilisés que la moyenne, toujours fair-play malgré l'injustice criante et la volonté délibérée des Bleus de justifier les moyens par la fin (confère la simulation d'Anelka face à Given à la 98e puis le but de brigand amené par Henry).

G. Trapattoni – «l'arbitre aurait dû demander à Henry»

Dès lors que les recours a posteriori n'existent pas, que vaut le fair-play face à la roublardise ? Coupable, Thierry Henry aurait très bien pu, après tout, avouer sa faute à l'arbitre. De son côté, l'arbitre avait la possibilité de demander à Henry son opinion, le poussant soit à avouer, soit à mentir au risque de subir une suspension derrière… Mais rien de tout cela, au grand dam du sélectionneur de l'Irlande, Giovanni Trapattoni. «On a vu que l'arbitre a eu une hésitation, il a demandé à son juge de touche. Il aurait aussi dû demander à Thierry Henry, ce qu'il n'a pas fait. J'étais convaincu qu'on pouvait renverser la situation à Paris mais il y a cette erreur d'arbitrage qui nous coûte la qualification. Si l'arbitre avait posé la question à Thierry Henry, je suis sûr qu'il aurait avoué avoir fait main» , a jugé Trapattoni amer.

L'arbitre étant le seul à pouvoir valider ou pas un but, l'Irlande n'a aucun recours possible. Trapattoni est au regret de constater que le dommage est désormais irréparable. Que la Fifa ne fera rien pour annuler ou compenser l'erreur de ses officiels. «La Fifa nous parle tout le temps de fair-play. Le fair-play revient à chaque fois dans leurs discours, lors des réunions… Et là, on change les règles, ce n'est plus d'actualité… Je le regrette amèrement» , a accusé le sélectionneur italien en conférence de presse. A se demander pourquoi la Fifa qui milite pour le fair-play et contre l'injustice, n'instaure pas la vidéo, un outil qui permet précisément de réduire les injustices et favoriser le fair-play ? Cinq arbitres plutôt que trois, comme le préconise le président de l'UEFA Michel Platini, auraient-ils été plus efficaces, sachant que deux ont fauté sur l'action fatidique d'hier soir ?

Par Nicolas Lagavardan, le 19/11/2009 à 09h04
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