le 23/11/2009 à 16h43

Le martyr Henry

Thierry Henry a été lapidé sur la place publique mondiale depuis sa main contre l'Irlande. Mais le capitaine des Bleus n'a fait que profiter du système imparfait de l'arbitrage pour qualifier tout un pays, son pays, pour la Coupe du monde 2010. Henry a commis une faute, mais n'est pas responsable de l'injustice qui a suivi.

Parce que le but français a été décisif pour la qualification au Mondial, parce que la France avait livré un match horrible jusque là et méritait de perdre, l'acharnement a été à la hauteur des conséquences lourdes de son acte. Mais à trop viser Thierry Henry, on en oublie le vrai problème : l'arbitrage ! Politiques, philosophes… Les intellectuels de tous bords se sont succédés pour condamner avec une fermeté incroyable la tricherie du capitaine des Bleus. Mais que ceux qui n'ont jamais fraudé ou triché lui jettent la millième pierre. Car lynché mondialement depuis sa main contre l'Irlande, l'attaquant français n'a finalement fait que profiter du système imparfait de l'arbitrage.

Une amélioration de l'arbitrage est-elle possible ?

Si l'arbitrage avait été à la hauteur de l'évènement, le but n'aurait pas été validé et la polémique n'aurait pas existé alors même que le capitaine des Bleus aurait fait cette main. Sachant que l'erreur d'arbitrage fait pour l'instant partie intégrante du football, qu'il est un compétiteur dans l'âme dont la mission était de qualifier à tout prix son pays pour le Mondial et que l'action s'est jouée en un dixième de seconde, Henry a tenté le coup sachant que le but avait une chance sur cent d'être validé… «Sur la première main, la balle me passe dessus et là je la vois, après j'ai le mauvais réflexe de la retoucher pour faire la passe à William» , a plaidé Henry ce jeudi au micro de RTL.

La frustration de l'Irlande est légitime, leur coup de gueule à chaud aussi. Mais les hommes de Giovanni Trapattoni et leurs supporters ont-ils oublié qu'ils avaient eux aussi bénéficié d'un penalty litigieux pour accéder aux barrages ? Partant de ce constat, une seule et véritable question se pose sur le plan footballistique : l'erreur arbitrale fait-elle définitivement partie des gênes du football, ou est-il possible de réduire les injustices en améliorant la qualité de l'arbitrage ? Deux écoles s'affrontent. D'un côté, ceux qui pensent que les «faits de jeu» , autrement dit les incidents et les injustices, font partie intégrante du football, de l'autre ceux qui pensent que, étant donné les enjeux qui dépassent largement le cadre du sport, il faut aider les arbitres à mieux exécuter leur travail.

Par Nicolas Lagavardan, le 23/11/2009 à 16h43
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