le 04/12/2009 à 15h20

Vidéo : Platini persiste et signe

Michel Platini reste ferme et inflexible. Le président de l'UEFA reconnaît certes que l'arbitrage doit évoluer d'urgence, mais redit tout le mal qu'il pense du recours à la vidéo. Y voyant carrément la fin du football, le patron du foot européen, très en verve, en profite pour tacler ses détracteurs. Extraits.

Présent au Cap pour le tirage au sort de la Coupe du monde, Michel Platini n'a pas échappé aux sollicitations de la presse. Droit dans ses bottes, le président de l'UEFA a trouvé là une nouvelle occasion de s'exprimer sur la nécessaire évolution de l'arbitrage. Et de redire son opposition à la vidéo. Pour le patron du football européen, la main de Thierry Henry ne pose pas un problème de nature morale. «Si Thierry Henry est un tricheur, alors tous les footballeurs sont des tricheurs et moi j'en suis un aussi» , explique Platini, avant de placer le débat sur le seul terrain qui vaille à ses yeux. «L'arbitrage (sous sa forme actuelle, ndlr) est mort, je le dis depuis 10 ans, poursuit-il. La télévision fait que l'arbitrage est mort. Cette main, il y a 20 ans, lui et le gardien but auraient été les seuls à le savoir.»

La solution pour Michel Platini ? L'augmentation du nombre des arbitres chargés de surveiller le respect des lois du jeu. «Je ne vois pas d'autre solution que deux arbitres supplémentaires» , persiste l'ancien numéro 10 des Bleus, qui refuse toujours d'envisager le recours à la vidéo. «Le football doit rester humain, plaide Platini. Si on prend la vidéo pour les qualifications d'un Euro, ça veut dire pour un Féroé-Estonie, devant 1.000 personnes, qu'il faudra 25 caméras, soit 200.000 euros ! Et puis on va voir que sur une faute, il y avait faute avant, et encore avant : ce serait la fin du football.»

M. Platini : «Un lobbying des télés»

Et de tacler ceux qui l'avaient taclé sur la question, cette semaine. «Aujourd'hui, il y a Thiriez (président de la Ligue nationale française) qui est pour la vidéo et l'autre, le porte-parole de l'UMP (parti majoritaire, droite), je ne sais pas comment il s'appelle, chambre Platini (Frédéric Lefevre, ndlr). Mais moi, je vous donne la liste de ceux qui font partie de la Commission FIFA contre la vidéo (Commission du football, ndlr) : Beckenbauer, Pelé, Savicevic, Weah... Alors entre eux et Thiriez ou le porte-parole de l'UMP je ne sais vraiment pas qui je vais écouter» , ironise Platini, qui a sa petite idée sur l'origine des attaques. «C'est un débat franco-français et je sais d'où cela est venu : d'un lobbying des télés qui veulent vendre des systèmes» , conclut Platini, qui oublie un peu rapidement que tous les sondages, tant auprès de l'opinion publique que des «experts» du football, ont tendance à plébisciter le recours à la vidéo. Au moins à titre expérimental. Mais pour cela, il faudra patienter, ainsi qu'en a décidé la Fifa.

Par Patrick Juillard, le 04/12/2009 à 15h20
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