le 08/12/2009 à 08h45

Lyon, c’est la tête ou les jambes ?

Battu 4-3 à Lille dimanche, Lyon a fourni son plus mauvais match de la saison. Pour certains observateurs, l'OL n'est pas au point physiquement. Robert Duverne avoue d'ailleurs ne pas avoir reconnu son ancienne équipe. Pour d'autres, certains joueurs auraient volontairement lâché Claude Puel.

Jean-Michel Aulas a beau être monté au créneau hier lundi pour défendre corps et âme son entraîneur, quelque chose ne tourne pas rond à l'Olympique Lyonnais actuellement. La semaine dernière déjà, Aly Cissokho étalait publiquement le fait que les joueurs aient demandé moins de physique et plus de ballon à l'entraînement. Dans la foulée, à Lille dimanche soir, le club rhodanien a fourni son plus mauvais match cette saison. Pour de nombreux observateurs, les Gones n'y étaient pas physiquement. Battus dans l'engagement physique, débordés en défense, manquant de jus en attaque, excepté Lisandro, Robert Duverne avoue d'ailleurs ne pas avoir reconnu son ancienne équipe dans le Nord.

«Je vais réagir un peu en supporter. J'étais vraiment déçu parce que je n'ai pas reconnu mon OL et ça me fait mal, a lâché l'ancien préparateur physique de Lyon sur RMC. Ce qui m'embête, ce n'est pas tant la défaite après avoir mené 3-1 mais surtout que, à aucun moment du match, Lyon n'a montré de quoi le gagner.» Depuis son départ cet été, les Lyonnais travaillent-ils trop physiquement au point d'arriver sans ressources le jour du match ? Duverne semble écarter cette hypothèse : «Je ne pense pas que ce soit trop dur. Pour que tout le monde ait la même chose (des blessures aux adducteurs, ndlr), je pense que c'est une nouveauté qui n'est pas passée. De là à dire que c'est trop dur…» Le problème est peut-être ailleurs dans ce cas.

«Aulas diminue l'autorité de Puel»

Christophe Dugarry a lui une petite idée derrière la tête. «C'est anormal d'être à ce point aussi faible physiquement, notamment en défense. A Lille, les Lyonnais ont été battus dans tous les duels. Leur vitesse de réaction était incroyablement lente, a indiqué le champion du monde 98 sur Canal+ Sport. Soit ils ne sont vraiment pas au point physiquement, soit ils n'avaient aucune envie de se battre.» Pour d'autres observateurs, le problème serait plutôt là : certains joueurs auraient volontairement lâché Claude Puel. «Jean-Michel Aulas est intervenu avant le match et à la mi-temps j'ai entendu dire. C'est étonnant. Moi, à l'AJ Auxerre, jamais le président Jean-Claude Hamel n'est intervenu dans l'une de mes causeries, comme moi je n'ai jamais mis le nez dans ses comptes. En faisant ça, Jean-Michel Aulas diminue sérieusement l'autorité de Claude Puel» , estime l'ancien entraîneur du club bourguignon.

«Pour que le président intervienne de cette façon lors de cette rencontre, c'est forcément qu'il s'est passé quelque chose de grave durant la semaine» , renchérit Elie Baup. Problème, si certains joueurs ont lâché Puel, comme d'autres l'avaient fait en leur temps avec Alain Perrin, Aulas n'est cette fois pas décidé à se séparer de son entraîneur. Pour Robert Duverne, les coéquipiers de Cris n'ont pas le choix : il leur faut assimiler coûte que coûte les méthodes de Puel : «Claude est très exigeant. Il avait des convictions à Lille et les installe à Lyon. Il instaure une méthode et ce n'est pas le moment de lâcher au mois de décembre parce que Lyon vient d'avoir une déconvenue contre Lille.» Avec deux échéances capitales qui se profilent, Debrecen en Ligue des Champions mercredi, et Bordeaux en championnat dimanche, l'OL doit laisser ses querelles de côté pour rapidement relever la tête.

Par Pierre-Damien Lacourte, le 08/12/2009 à 08h45
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