En battant Debrecen (4-0) mercredi soir en Ligue des Champions, l'Olympique Lyonnais a mis fin à près de six semaines sans victoire. Mais ce succès écrasant, obtenu face à une équipe hongroise très limitée, n'a pas levé tous les doutes sur l'état de santé de la formation rhodanienne. Le vrai test aura lieu dimanche en clôture de la 17e journée de Ligue 1, avec la réception du leader bordelais. Signe que l'heure est grave, cette avant-veille de match a débuté par la sortie médiatique fracassante de Bernard Lacombe. Dans un entretien accordé à France Football, et recueilli entre la défaite à Lille (3-4) et la victoire de mercredi en C1, le conseiller du président Aulas a sévèrement tancé les joueurs, coupables à ses yeux de ne pas «en vouloir» et de manquer de caractère.
Réduit dans ses prérogatives depuis que Jean-Michel Aulas a décidé d'élargir les pouvoirs de son entraîneur, Claude Puel, Lacombe avait prévenu, au début de la présente saison dans un entretien à L'Equipe Magazine, qu'il prendrait la parole au cas où la situation du club l'exigeait à ses yeux. La cote d'alerte a visiblement été atteinte à ses yeux. A moins qu'il ne s'agisse que d'aiguillonner l'orgueil des joueurs…
Le demi-aveu de Boumsong
Lors de son point de presse du jour, Claude Puel, interrogé sur ces déclarations et les difficultés rencontrées par son équipe, a préféré temporiser. «Je n'ai pas envie de faire un bilan, a répondu le technicien. Les bilans se font en fin de saison. Ces problèmes peuvent être tactiques, physiques, mentaux. Dimanche, nous avons la possibilité de se mettre au niveau du Bordeaux actuel. C'est cela qui m'intéresse.» Fidèle à sa communication très verrouillée, l'entraîneur a préféré insister sur les aspects technico-tactiques, déclarant notamment craindre le jeu sur les ailes et les phases arrêtées des Girondins.
Egalement questionné, Jean-Alain Boumsong a fait cette réponse en forme de semi-aveu. «Cet effectif vit bien, avec certains joueurs plus expérimentés et plus écoutés, a estimé le défenseur central. Après, s'il [Lacombe] entend ici des leaders superbement écoutés, ça, peut-être qu'il n'y en a pas… Moi, ça m'arrive de pratiquer la langue de bois pour qu'il n'y ait pas le feu dans la maison, mais Bernard dit les choses comme il les ressent et, avec son expérience du football, il y a certainement une part de vérité. Mais je ne pense pas qu'il l'ait dit pour semer le trouble, plutôt pour mettre en avant les défauts qui sont les nôtres actuellement.» Aux Gones de les effacer sur le terrain, dimanche. Car, en cas de défaite, Lyon se retrouverait plus loin de Bordeaux (8 points) et encore plus près de la crise.