le 23/12/2009 à 15h00

Bordeaux pousse pour son grand stade

Bordeaux aura-t-il bientôt son grand stade de 43.000 places ? Le propriétaire des Girondins, Nicolas de Tavernost estime que le club a déjà fait sa part dans le financement du projet. Déçu de voir les partenaires publics traîner les pieds pour combler le budget, le représentant de M6 tape du poing sur la table.

Une partie de l'avenir des Girondins de Bordeaux ne se joue pas sur les terrains, mais en coulisses. Le club champion de France reste suspendu à la décision de construire, ou non, un nouveau stade de 43.000 places. Interrogé à ce sujet par Sud Ouest, le propriétaire du club, Nicolas de Tavernost avertit les pouvoirs publics qu'il ne comblera pas les 10 millions d'euros manquants dans le premier tour de table. «Nous n'irons pas plus loin, parce que cela supposerait que ce que nous investirions en plus dans le stade ne pourrait pas l'être dans l'équipe professionnelle. Ce serait une politique de gribouille de mettre tout notre argent dans du béton, alors qu'on nous attend d'abord sur un engagement sportif» , explique le dirigeant dans les colonnes du quotidien régional.

Le maire de la cité girondine, Alain Juppé, en sera pour ses frais, lui qui demandait au club d'agir dans ce sens, lundi en conseil municipal. Le club et son actionnaire M6 ont proposé de financer 100 millions d'euros pour ce stade. Quant à l'Etat, il injectera 20 millions dans le projet. «On a donc de manière certaine 60 % du financement. Maintenant, c'est aux quatre collectivités locales (Région, Département, communauté urbaine, Ville) de se décider à combler 40 % de ce budget» , rappelle Tavernost.

Les hésitations de Blanc

Aussi, l'homme fort des Marine et Blanc ne cache-t-il pas son agacement devant le refus exprimé par le conseil général de participer au financement du projet. «J'entends dire que le Département ne voudrait pas participer au financement : je ne peux imaginer qu'il prenne le risque de faire capoter le projet en refusant un concours minoritaire pour son financement, s'étonne Tavernost. Je vais demander à rencontrer son président afin que les choses soient claires ; le nom du club n'est pas seulement Bordeaux mais également Girondins !»

10 millions d'euros : la somme peut paraître dérisoire, comparée aux flux financiers générés par un club de football. Mais elle suffit pour l'heure à freiner un grand projet d'infrastructure. Mardi, déjà, l'entraîneur Laurent Blanc avait réclamé plus de moyens et laissé entendre que la faisabilité de la nouvelle enceinte conditionnerait sa décision de prolonger son bail. Le propriétaire y va également aujourd'hui de sa menace. «M6 aurait alors à masquer une grande désillusion... Depuis dix ans, nous avons fait notre travail, qui consistait à amener le club au niveau des grands d'Europe - même si cela reste à confirmer sur la durée -, financer des investissements importants, que ce soit au Haillan (…) ou dans l'équipe professionnelle. Il n'y a pas 1 euro de bénéfice qui remonte jusqu'à l'actionnaire. Tout cela sans aucun souci pour les collectivités locales» , a lâché Tavernost, qui met donc clairement la balle dans le camp des pouvoirs publics.

Par Patrick Juillard, le 23/12/2009 à 15h00
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