Aérophobie (n.f) : crainte maladive de l'air. Se manifestant notamment par une peur panique de l'avion, cette pathologie avait déjà fait une victime célèbre en la personne du Gunner Dennis Bergkamp. Voilà que le mal touche aujourd'hui un autre attaquant, et non des moindres, puisqu'il s'agit du Péruvien du Hambourg SV, Paolo Guerrero (26 ans, 4 matches de Bundesliga cette saison, 4 buts). Rentré dans son pays pour se rééduquer fin 2009 suite à une rupture des ligaments croisés d'un genou en septembre, le joueur s'était remis plus vite que prévu. Seulement, voilà : il a déjà échoué quatre fois à décoller pour l'Allemagne, vaincu à chaque tentative par sa peur maladive. Malgré la présence réconfortante de plusieurs de ses parents et proches, dont sa tendre et douce, rien n'y a fait.
Traumatisme d'enfance
Guerrero a beau susciter les sarcasmes, la formation allemande prend les choses très au sérieux. Elle a envoyé mardi un kinésithérapeute pour suivre la rééducation de Guerrero, ainsi qu'un psychologue, pour traiter sa phobie, rapporte le quotidien sportif péruvien Bocon. Le joueur présente un lourd passif en la matière : en 1987, alors âgé de 3 ans, Guerrero perd son oncle, le footballeur José Gonzalez Ganoza, décédé comme toute l'équipe de l'Alianza Lima dans un crash aérien.
En août dernier, alors que le HSV revient de son match d'Europa League à Guingamp, l'appareil privé transportant l'équipe allemande doit se poser en catastrophe à Paris, en raison d'un problème hydraulique. Terrorisé par cet incident aérien, Paolo Guerrero a depuis un mal fou à garder son calme en avion. Tel le héros de la comédie «Ma vie en l'air» , il ne peut se résoudre à l'idée de prendre les airs. Son club, qui, ironie du sort est sponsorisé par Fly Emirates, envisage de le rapatrier par bateau. Après tout, Hambourg n'est-il pas le plus grand port d'Allemagne ? En attendant, c'est Ruud van Nistelrooy qui peut se frotter les mains : arrivé le mois dernier dans la cité hanséatique pour retrouver du temps de jeu, le canonnier néerlandais a ainsi la voie d'autant plus dégagée pour y parvenir.