le 07/02/2010 à 16h32

PSG, pourquoi rien ne va plus

La tête basse, Makelele et les Parisiens s'enfoncent au classement.
Larvée jusqu'alors, la crise est ouverte depuis samedi soir pour Paris Saint-Germain, corrigé chez lui par Lorient (3-0). Entre des joueurs loin de leur niveau supposé, un entraîneur à la communication discutable et un actionnaire majoritaire sans ambition claire, tour d'horizon des disfonctionnements du club de la capitale.

Le Paris Saint-Germain avait jusqu'alors coutume de piquer sa crise au mois de novembre. Cette saison, le club de la capitale fait exception à cette règle, et s'enfonce dans le marasme au mois de février, qui, coïncidence malheureuse, correspond à son quarantième anniversaire. Larvée jusqu'alors, la dépression est déclarée depuis samedi soir, et la correction subie au Parc des Princes face à des Lorientais toujours aussi fringants. Certes, les Merlus sont devenus au fil des années l'une des principales «bêtes noires» des Parisiens sur leur pelouse : depuis que les deux clubs s'affrontent dans l'élite, le PSG présente sur son terrain le bilan accablant de 2 petites victoires contre 4 défaites.

Mais, s'il ne faut donc pas sous-estimer un adversaire qui réussit la meilleure saison de sa jeune histoire en Ligue 1, le constat n'en est pas moins accablant : le Paris Saint-Germain, 15e du Championnat, est en panne sèche. Plus de pétrole dans le moteur et aucune idée pour compenser ! Quatre défaites d'affilée en Championnat (une première depuis trois ans). Samedi, les Parisiens ont certes marqué un but, refusé pour un hors-jeu inexistant, par Guillaume Hoarau, et auraient pu sauver l'honneur par Ludovic Giuly. Mais que d'insuffisances entre ces deux situations chaudes ! «L'équipe parisienne était très fébrile défensivement, passive, avec une certaine lenteur qui nous a permis de développer tous nos mouvements avec facilité» , analyse lucidement Christian Gourcuff, le coach lorientais.

La faillite des «cadres»

Alors, à qui la faute ? La veille du match, Antoine Kombouaré avait chargé ses joueurs, accusant certains d'entre eux, sans les citer nommément, de «tirer au flanc» . Jadis protecteur avec ses poulains, comme ce fut le cas en début de saison lors de l'incident Makelele à… Lorient (déjà), le technicien kanak a depuis multiplié les coups de gueule. Si l'on ne se risquera pas encore à avancer que les joueurs ont lâché leur entraîneur, le recours répété aux «soufflantes» publiques a clairement montré ses limites. La flagellation en public n'est pas une arme à coups multiples, a fortiori dans un club très médiatisé comme le PSG. Samedi, le public du Parc des Princes a pour la première fois de la saison réclamé la démission d'Antoine Kombouaré.

Cette communication déficiente ne saurait exonérer les joueurs de leur responsabilité. En particulier les cadres. Samedi, les prestations des «anciens» , et notamment Sylvain Armand, Sammy Traoré, Zoumana Camara, ont été indignes de leur standing. Quant au capitaine Claude Makelele, nombreux sont les supporters qui le voient faire la saison de trop. Si l'on ajoute un Sessègnon qui joue cette saison les intermittents du spectacle et un duo Erding-Hoarau qui n'en est à qu'à son deuxième match complet sur le terrain, cela fait beaucoup pour une seule équipe. Signe que la crise est bien là, le président Robin Leproux a haussé le ton, se demandant notamment s'il n'avait pas été «trop gentil» jusqu'alors. «Dans un club de football, il y a une Sainte Trinité : les joueurs, l'entraîneur et les supporters, disait Bill Shankly, légendaire manager de Liverpool. Les présidents n'en font pas partie. Ils sont juste là pour signer les chèques.» Au bord de la crise de nerfs, les supporters parisiens aimeraient précisément que leur actionnaire, Colony Capital, en signe plus, et sur le marché des transferts.

Par Patrick Juillard, le 07/02/2010 à 16h32
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