le 22/02/2010 à 18h15

Vahirua vide son sac

M. Vahirua se sent comme un Merlu dans l'eau à Lorient
Outre ses critiques adressées à Cristiano Ronaldo, Marama Vahirua est revenu sur sa première expérience en métropole, à Auxerre, où le Tahitien a révélé avoir découvert la ségrégation ! Mal dans sa peau, l'attaquant de Lorient avait alors rapidement écourté l'expérience.

Marama Vahirua (29 ans, 21 matches et 8 buts en Ligue 1 cette saison) ne fait pas partie des footballeurs qui pratiquent la langue de bois. Au cours d'une entrevue publiée par le quotidien Libération, l'attaquant du FC Lorient ne s'est pas gêné pour donner son avis sur le milieu fermé du football, ni pour critiquer l'international portugais Cristiano Ronaldo (25 ans, 19 matches toutes compétitions confondues avec le Real Madrid en 2009/2010, 18 buts). «Cristiano Ronaldo a beau être l'un des meilleurs joueurs du monde, il est nul. Il tue le jeu : la circulation de balle s'arrête dès qu'il reçoit le ballon, il n'y a aucune chance ni raison qu'il le donne avant d'être en galère» , a-t-il asséné.

M. Vahirua – «les Blancs avec les Blancs, les Noirs avec les Noirs»

En Bretagne, le Tahitien reconnait ne pas vivre dans le même monde que la star madrilène. «Dans des clubs de ce niveau, les mecs sont tellement forts que l'équipe doit jouer pour eux. Le collectif ne sert qu'à mettre la star en situation» , a estimé le joueur des Merlus dont l'une des principales qualités consiste à mettre sa technique au service de l'équipe afin de placer ses partenaires dans la meilleure situation possible. Collectif, altruiste, Vahirua regrette que le football ne soit pas toujours à son image. A la question : qu'est ce qui vous a marqué en métropole ? La réponse tombe comme un couperet.

«La ségrégation. A Tahiti, je ne connaissais pas. Au centre de formation d'Auxerre, j'ai vu les Blancs manger avec les Blancs, les Noirs avec les Noirs… Les gamins faisaient ça inconsciemment, sans arrière-pensée» , raconte le natif de Papeete qui avoue n'être resté que quatre jours en Bourgogne au lieu de deux semaines. «Pour moi, c'était terrible. Pareil pour les barres HLM ; les pauvres avec les pauvres... Dans mon île, ça marchait autrement. Un morceau de terrain vide ? Tu poses ta maison sans te poser de question. Depuis, les mentalités ont changé. Si les propriétaires du terrain s'en foutent, leurs enfants et petits-enfants ont compris qu'il y avait de l'argent à faire» , note Vahirua. Les mentalités ont évolué, mais Marama lui, n'a pas changé de philosophie.

Par Nicolas Lagavardan, le 22/02/2010 à 18h15
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