le 28/02/2010 à 15h17

Quand Domenech contredit Escalettes

Domenech préférerait connaître son successeur après le Mondial.
Raymond Domenech ne partage pas l'avis de Jean-Pierre Escalettes. Pour l'actuel sélectionneur de l'équipe de France, le moment choisi par la Fédération pour désigner son successeur (fin avril-début mai), risque de porter préjudice aux Bleus dans l'optique de la Coupe du monde. Le point sur ce dossier.

Le feuilleton de la succession de Raymond Domenech à la tête de l'équipe de France s'est enrichi ces dernières heures d'un nouvel épisode : la question de l'identité du futur sélectionneur fait place à un débat sur le moment du choix (et de son annonce). On le sait, Jean-Pierre Escalettes entend que tout soit réglé avant le départ des Bleus pour leur préparation à la Coupe du monde, au plus tard au mois de mai. Déjà critiqué par certains cadres de l'équipe (William Gallas, Florent Malouda) et divers acteurs du football français, ce timing suscite aujourd'hui les réserves de l'actuel titulaire du poste. Raymond Domenech l'a dit dimanche dans un entretien diffusé par TF1. Pour l'actuel patron des Bleus, une telle désignation avant le coup d'envoi du Mondial 2010 pourrait être «préjudiciable» aux Bleus durant la compétition.

«Tout ce qui vient de l'extérieur peut perturber, fissurer et amener des failles qui peuvent être préjudiciables pour une compétition qui dure longtemps» , a déclaré Domenech, interrogé sur les conséquences pour le groupe France d'une telle décision juste avant la Coupe du monde (11 juin-11 juillet). «Sur un match non, mais sur un mois, avec des remplaçants qui ne vont pas jouer ou qui vont peu jouer, cela peut être compliqué et cela peut créer des tensions, a-t-il poursuivi. Mais je n'ai rien à dire, je ferai avec ce qui arrivera.»

Escalettes droit dans ses bottes

Malgré ce scepticisme en haut lieu, il y a peu de chances de voir la Fédération changer son fusil d'épaule. Droit dans ses bottes, Jean-Pierre Escalettes assume sa décision. «Je ne suis pas un homme de certitudes mais là je sais que j'ai raison. Il y en a quand même qui ont compris que l'on ne décidait pas le 11 juillet du nouveau sélectionneur de l'équipe de France qui aura un match capital contre la Biélorussie en septembre (éliminatoires de l'Euro 2012, ndlr) seulement préparé par un déplacement en Norvège le 11 août» , a rappelé Escalettes, cité samedi par Le Parisien, avant d'assener un autre argument.

«On ne dit pas à un club pro — si jamais le nouveau vient d'un club pro, ce qui peut arriver : 'vous avez repris la saison avec un entraîneur, vous allez en choisir un autre très vite parce que moi, je vous le prends !' La presse nous assassinerait en disant qu'à la Fédération on est incapable de prévoir les événements à l'avance» , estime Escalettes. S'il est vrai que la succession de Raymond Domenech donnera lieu à débat quelle que soit la date du choix final, il n'est pas certain que le timing réaffirmé par la «3F» soit précisément compatible avec celui des clubs, très chargés fin avril-début mai, puisque Jean-Pierre Escalettes fait indirectement allusion à Laurent Blanc et Didier Deschamps dans sa déclaration.

Par Patrick Juillard, le 28/02/2010 à 15h17
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