le 03/03/2010 à 17h43

L'Afrique du Sud est "prête"... vraiment ?

S. Blatter a voulu lever tous les doutes sur la préparation du Mondial.
Le 11 juin, l'Afrique du Sud donnera le coup d'envoi de la Coupe du monde 2010. A 99 jours de l'échéance, le pays est-il prêt ? La FIFA, qui vient de terminer sa tournée d'inspection l'assure, mais sur place il reste encore des efforts à fournir pour accueillir les 32 équipes et leurs fans dans les meilleures conditions. Le point sur ce dossier.

A cent jours de la Coupe du monde, la question reste posée : l'Afrique du Sud sera-t-elle prête à temps pour accueillir l'événement ? Pour la FIFA, qui vient d'achever sa tournée d'inspection des dix stades du tournoi, la réponse est assurément positive. «Il n'y a aucun doute (...) dans le monde du football sur le fait que tout est à l'heure» , a clamé Sepp Blatter lors d'une conférence de presse dans le nouveau stade Moses Mabhida à Durban. Pour le président de l'instance internationale, il est temps d'aller de l'avant. «Même s'il a parfois fallu mettre la pression» sur le pays organisateur, l'Afrique du Sud accueillera dignement le monde du football du 11 juin au 11 juillet prochain.

Côté stades, l'état des lieux donne globalement raison aux représentants de la FIFA. Les enceintes, rénovées de fond en comble ou construites spécialement pour le Mondial sont prêtes. Enfin presque. Huit des dix stades sont complètement terminés et ont déjà accueilli des matches. Le stade Soccer City, à Johannesburg, doit encore travailler ses abords (parkings, voies d'accès...). Celui de Nelspruit, dans l'est du pays, doit encore être équipé d'une pelouse, mais le problème devrait trouver sa solution en temps et en heure.

Des transports pas à la hauteur ?

Le dossier des transports n'incite en revanche pas à un tel optimisme, malgré les déclarations rassurantes des autorités sud-africaines, qui jugent les travaux sur le réseau routier achevés à 90%. Admettons, mais quid du ferroviaire ? Le «Gautrain» , ligne à grande vitesse qui prévoit de relier Johannesburg à Pretoria à une vitesse de 160 km/h et de desservir l'aéroport Tambo via une autre branche, ne sera certainement pas opérationnel avant le début de l'épreuve. Et la circulation risque de congestionner rapidement dans les grands centres urbains. L'accroissement temporaire des licences de chauffeurs de taxi à Johannesburg est envisagé, mais cela ne suffira certainement pas à éviter des embouteillages, la grande métropole étant notoirement sous-équipée en la matière.

Reste enfin cette question : l'engouement populaire sera-t-il au rendez-vous ? Pour les supporters européens, le coût du déplacement en incitera plus d'un à réfléchir, en ces temps de crise. Pour un «pack» aller-retour, plus week-end (2 jours et 2 nuits) sur place, plus 1 billet de match, il faut compter au départ de Paris un minimum de 1.900 euros, selon une enquête de France Inter. Pour l'heure, 2,2 des trois millions de billets mis en vente auraient trouvé preneur, dont la moitié auprès de Sud-Africains. Ce qui fait encore près d'un million de tickets à saisir. Aussi, beaucoup de fans de football du pays de Nelson Mandela attendent encore pour acheter leur place, convaincus que le gouvernement finira par suivre la recommandation de la FIFA et cassera le prix des places restées sans acquéreur.

Par Patrick Juillard, le 03/03/2010 à 17h43
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