De l'autre côté des Pyrénées, la péninsule n'est pas peu fière de la prestation de son équipe nationale. El Mundo Deportivo se fend d'un titre en français dans le texte : «C'est magnifique !» «España revoluciona Saint Denis» , titre As. «Olé, olé, España torea a Francia» , titre Marca. Dans l'arène mercredi soir, les Bleus ont joué le rôle du taureau, la Roja leur a tiré les deux oreilles. «L'Espagne a conquis St-Denis» , ajoute Marca. «La Seleccion a inauguré sa campagne pour le Mondial avec une brillante victoire en territoire hostile (la Roja n'avait plus gagné en terres gauloises depuis 1968, 1-3)» , s'enthousiasme le quotidien As.
«Une belle performance des hommes de Vicente del Bosque qui se sentent de plus en plus à l'aise dans leur costume de favori pour remporter la Coupe du monde» , embraille El Mundo Deportivo. «La Roja gagne avec la même facilité que l'enfant avale une poignée de pipas, peu importe l'adversaire» , s'émerveille Marca. «L'Espagne a prouvé qu'elle peut gagner, même sans pratiquer son meilleur football» , ajoute As. La Roja n'était pas au mieux, heureusement pour les Bleus. «Cette sélection ne cesse de briser les barrières» .
Et la France dans tout ça ?
«Il faut reconnaitre qu'entendre près de 80 000 supporters entonner La Marseillaise donne des frissons. Les hymnes, la magie de Saint-Denis…» , s'emballe As. Pourtant, «nous jurons, c'était le Bernabeu ! Les olé avaient un accent gaulois. Le public du Stade de France, malade des folies de Domenech, s'est pris au jeu de la meilleure sélection du monde du moment» , se frise Marca. La sortie chahutée de Thierry Henry et compagnie n'est pas passée non plus inaperçue. «L'illustre Henry et Anelka ont été hués par le public parisien lorsque l'entraîneur les a sortis» , confirme El Mundo Deportivo. Côté terrain, «Pas de nouvelles de Ribéry, Anelka et Henry» , assène As. «Une équipe sans identité» , pour Marca.
«Villa a laissé Ciani (perdu pour ses débuts) derrière et a montré à Cristiano comment battre Lloris, le gardien de l'OL (message à l'adresse de Madrid)» , poursuit le quotidien espagnol. «La France était une larme. Sans poids offensif» , s'étonne El Mundo Deportivo. Même son de cloche pour As : «La France n'avait pas les idées claires. Domenech est à la recherche d'une équipe qui n'a pas à dépendre de l'aide de l'arbitre ou de l'inspiration individuelle de Ribery, Anelka, Henry et Gourcuff.» Dur ! «Sur le papier, la France force le respect. Sur le terrain, elle n'a pas encore trouvé sa voie, mais il ne faudra pas la sous-estimer lors de la phase finale» , tempère As. «Quoi qu'il en soit, la France est vice-championne du monde et mérite le respect» , insiste El Mundo. S'ils sont émerveillés par leur équipe et déçus par les Bleus, les journalistes espagnols ont aussi retenu la leçon de 2006…