Avertissement : lecture déconseillée pour les plus sensibles des défenseurs de l'introduction de la technologie (et notamment de la vidéo) dans le football, le risque de tomber dans les pommes en découvrant la réponse communiquée ce samedi par l'IFAB est important. Réuni aujourd'hui à Zurich, l'International Board devait ouvrir pour la première fois le dossier de l'assistance technologique aux arbitres. Deux nouveaux systèmes d'assistance vidéo permettant de savoir si le ballon a franchi la ligne devaient être examinés par l'institution garante des lois du jeu, seule autorisée à faire évoluer les règles. Le premier système consistait à placer une puce électronique à l'intérieur du ballon, le second est déjà utilisé dans le tennis, il s'agit du Hawk-Eye, visant à recréer par ordinateur la trajectoire et le point de chute du ballon.
J. Valcke – «le football reste humain, c'est ce qui fait sa beauté»
L'IFAB a finalement choisi de refermer le dossier avant même de l'avoir ouvert ! «L'IFAB a décidé de ne pas aller dans la direction des technologies sur la ligne de but et de ne pas continuer les expériences en la matière. La question posée aux membres de l'IFAB était simple : devons-nous, oui ou non, introduire la technologie dans le football ? La réponse a été non à la majorité, même si ce n'était pas à l'unanimité» , a expliqué le Secrétaire Général de la FIFA, Jérôme Valcke. Pourquoi une telle obstination alors même que la majorité des acteurs du football ainsi que le public sont favorables à l'introduction de l'assistance technologique ? L'instance aurait choisi de condamner la technologie (pourtant vecteur économique) pour ne pas mettre en péril l'esprit du football !
«Nous étions tous d'accord pour dire que la technologie ne devrait pas pénétrer le football car nous souhaitons que le football reste humain, c'est ce qui fait sa beauté. Les fans reparlent de ces matches, refont les matches» , argumente Valcke, clamant clairement que ce sont les erreurs (humaines) d'arbitrage qui font la beauté du football ! «Nous sommes conscients de ce que pourrait être la réaction du public» , ajoute-t-il reconnaissant ainsi ramer à contre-courant. «Mais la question que nous nous sommes posée était de savoir si l'avenir du football passait par la technologie et la réponse a été non» . Si elle a au moins le mérite d'être claire, l'IFAB considère donc que le football et les erreurs d'arbitrage sont indissociables, que les arbitres doivent se débrouiller tout seul et contre tous. Les arbitres, majoritairement favorables au soutien technologique, apprécieront.