le 29/03/2010 à 10h35

Faut-il ruiner la Ligue 1 au profit du Big Four ?

Les droits télé, premier revenu des clubs français
Est-il possible de donner plus de poids aux «gros» clubs français sur la scène européenne, sans pour autant ruiner les autres formations de Ligue 1 ? Selon le DTN Gérard Houllier, le complot fomenté par bordelais, lyonnais, marseillais et parisiens contre Frédéric Thiriez «est lâche» .

La semaine dernière, les dirigeants bordelais, lyonnais, marseillais et parisien, les quatre clubs tricolores les plus influents et les plus diffusés à la télévision, se sont retrouvés autour d'une table parisienne dans le but de s'unir contre le président de la LFP Frédéric Thiriez, accusé de ne pas tout faire pour les aider à progresser sur la scène européenne. Invité de l'émission 100% Foot dimanche soir, le Directeur Technique National Gérard Houllier a fustigé cette attitude. «Attaquer, viser Frédéric Thiriez, c'est lâche. Car c'est très dur de mener la Ligue» , a-t-il rouspété avant d'approfondir sur le principal dilemme : la répartition des droits télé.

Vers un championnat à deux vitesses ?

«Il (Thiriez) a obtenu près de 700 millions d'euros par an en période de crise, c'est beaucoup. Il y a un système de répartition, 50% répartis entre tous les clubs, 25% par rapport à la visibilité télé, et 25% au mérite» , a-t-il rappelé. «Ce système est fait pour pouvoir rester compétitif. Si quatre clubs prennent tout…» S'ils prennent tout, le championnat se scindera en deux, comme en Angleterre, avec un Big Four perpétuel qui écrase la concurrence, prévient Houllier. «Autant pour Aulas et Triaud, je reconnais leur expertise, leur expérience, mais les deux autres (Jean-Claude Dassier pour l'OM et Robin Leproux pour le PSG) viennent d'arriver ! Remettre en cause le président de la Ligue pour ça…» , s'est indigné Houllier.

De leur côté, les quatre clubs français les plus visibles à l'écran aimeraient palper une part plus importante du gâteau télévisuel afin d'être plus compétitifs à l'échelon européen. Mais, les seize autres clubs doivent-ils payer pour combler l'écart qui sépare la France de ses voisins ? Comment Lille par exemple, pourrait-il se résoudre à abandonner ses envies de podium ? Avant d'appauvrir le reste de la Ligue 1, bordelais, lyonnais, marseillais et parisiens pourraient plutôt tenter de rattraper leur retard dans d'autres domaines. Comme l'exportation de leur image par exemple. Savoir que les revenus TV générés par les clubs anglais à l'étranger sont équivalents à ceux des clubs français dans l'Hexagone. Ou bien que le Real vend directement ses droits en dehors des frontières espagnoles... Des pistes à creuser ?

Par Nicolas Lagavardan, le 29/03/2010 à 10h35
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