Titularisé pour la troisième fois consécutive dimanche avec l'Olympique de Marseille lors de la réception du Racing Club de Lens (1-0), Charles Kaboré (22 ans, 16 matches de L1 cette saison, 1 but) ne s'est pas contenté d'être à la hauteur. Le Burkinabé, qui palliait une nouvelle fois l'absence de Benoît Cheyrou, toujours pas remis d'une lésion du mollet gauche, a rayonné sur l'entrejeu olympien. Très solide physiquement, tonique dans ses prises de balle et globalement clairvoyant dans ses orientations, l'ancien Libournais fut l'un des meilleurs au sein d'une équipe assez poussive dans l'ensemble. Et confirma le très bon match réussi contre Lyon, au cours duquel il mit son équipe sur orbite d'une frappe surpuissante.
Pourtant peu porté sur les compliments, Didier Deschamps a salué chaleureusement la qualité de la prestaion de son jeune joueur. «Il est en pleine forme. Il a un peu plus de temps de jeu, c'est tant mieux pour lui» , a déclaré le coach, pas mécontent de pouvoir compter sur des doublures de qualité. «Cela risque de compliquer mes choix pour la suite... Mais au vu des échéances rapprochées qui nous attendent (quatre matches en deux semaines), je préfère qu'ils soient tous en forme» , s'est félicité le champion du monde 98.
Requinqué par la CAN
Benoît Cheyrou étant de nouveau bon pour le service, Charles Kaboré fera-t-il de nouveau banquette dès mercredi, lors du premier des deux matches en retard face à Sochaux ? En attendant de le savoir, le joueur savoure la confiance retrouvée. «Il vit cette période comme un soulagement, car il a horreur de se sentir inutile. Il attendait plus que tout d'avoir l'opportunité d'enchaîner les matches, à son poste de formation de surcroît, ce qu'il n'avait jamais eu l'occasion de faire. Il ne tombe pas dans l'autosatisfaction pour autant. C'est un garçon extrêmement lucide» , explique son agent Christophe Hutteau. Alors qu'il passait le plus clair de son temps à ronger son frein sur le banc de touche, Charles Kaboré avait émis l'idée de quitter l'OM cet hiver. C'est à la CAN, en Angola, que celui qui est un cadre sous la tunique des Etalons du Burkina Faso a retrouvé la joie de jouer. Malgré une élimination au premier tour, l'ancien Libournais est revenu à Marseille fin janvier avec le sourire. La suite, Charles Kaboré commence seulement à l'écrire.