A 65 jours du coup d'envoi de la Coupe du monde, le temps presse pour Patrick Vieira. Invité mercredi soir de Canal+, le milieu aux 107 sélections en équipe de France a fait le point sur ses chances de disputer en Afrique du Sud sa quatrième Coupe du monde. Une intervention qui sera certainement parvenue aux oreilles de Raymond Domenech, présent au même moment dans les tribunes du Camp Nou. Justement, première confidence du joueur de 33 ans : le sélectionneur ne l'a pas appelé depuis sa signature à Manchester City, cet hiver. Le transfuge de l'Inter Milan n'y voit aucun mauvais signe, estimant que le patron technique des Bleus jugera sur pièces.
Et si Patrick Vieira était lui-même le sélectionneur, que ferait-il, s'est vu demander l'ancien Gunner ? «Par rapport à son expérience, par rapport à ce qu'il peut apporter, je le sélectionnerais» , répond l'intéressé, soucieux toutefois de ne pas prêter le flanc à des interprétations ambigües. Comme lorsqu'il avait estimé qu'il restait le meilleur tricolore à son poste... «Pour que ça crée encore des malentendus ? Je ne réponds plus à cette question» , a-t-il répliqué, d'un ton détendu mais ferme.
Clignotants au rouge
Apparu neuf fois en dix-huit rencontres depuis son arrivée à City, dont seulement cinq fois en tant que titulaire (pour 1 but marqué et 2 passes décisives), Patrick Vieira n'a-t-il pas déjà laissé passer sa chance ? Le milieu axial est persuadé du contraire. Outre le temps de jeu, pas vraiment conforme au standing qui est le sien, tous les clignotants paraissent pourtant au rouge pour le grand… Bleu, que Raymond Domenech n'a pas cité parmi ses tauliers potentiels en vue du Mondial. «Ca ne me blesse pas. Mais ça veut dire que je ne suis pas dans ses plans en ce moment, a reconnu Vieira. Il reste quelques mois. Tout peut se passer. Je vais y croire jusqu'au 11. Je vais tout faire pour y aller. Si je n'y suis pas, ce sera une déception» , a-t-il concédé, avant d'estimer qu'il n'est pas en retard sur sa forme de 2006, à la même époque de l'année. Une préparation adaptée avait alors permis au joueur d'être «saignant» au moment «m» . Mais c'était il y a quatre ans, comme Patrick Vieira le reconnaît d'ailleurs lui-même, conscient que même les footballeurs ont l'âge de leurs artères.