Samedi soir, il n'y aura pas besoin de lunettes spéciales pour assister au «choc des titans» , version 2010. Il suffira d'être dans les tribunes du Santiago Bernabeu, ou devant son téléviseur. Le «clasico» , plus important blockbuster de la planète foot, nous offrira non seulement une importante bataille dans la conquête du titre envié de champion d'Espagne, entre un Real et un Barça à égalité de points ; mais aussi une lutte pour la suprématie entre les deux derniers Ballons d'Or : le Merengue Cristiano Ronaldo (25 ans, 21 matches de Liga, 18 buts et 3 passes décisives) et le Blaugrana Lionel Messi (22 ans, 27 matches de Liga cette saison, 26 buts et 9 passes décisives). Kaka étant hors de forme et absent, Zlatan Ibrahimovic faisant également défaut, on ne voit pas qui pourrait voler la vedette à l'une des deux mégastars.
Ronaldo n'a plus que la Liga
Au classement virtuel du Ballon d'Or 2010, le petit Argentin a pris un net ascendant sur le galactique Portugais. Déjà auteur de dix buts toutes compétitions confondues en mars, le prodige albiceleste a commencé le mois d'avril par un fabuleux quadruplé en quarts de finale retour de la Ligue des Champions, le premier de l'histoire à ce stade de la compétition européenne. Si l'élimination précoce du Real Madrid le condamne évidemment à une moindre exposition, Cristiano Ronaldo n'est pas pour autant largué. Au contraire, le joueur le plus cher du monde espère-t-il profiter de son excellente forme du moment pour prendre sa revanche sur une manche aller durant laquelle, relevant de blessure, il avait peu pesé sur les débats.
Demeuré étonnamment sobre après son exploit face à Arsenal, Lionel Messi s'est même attiré les louanges de son (unique ?) rival pour le titre de meilleur footballeur du monde. Faisant profil bas, CR9 en a profité pour présenter le Real comme l'outsider dans ce choc au sommet. «Actuellement, nous ne sommes pas une grande équipe. Nous ne sommes pas grands. Je signerais pour perdre samedi et gagner la Liga. Ce que je veux c'est gagner le titre» , a déclaré le Portugais. Peu connu pour sa modestie, même fausse, le Portugais, qui a souvent mis le Real sur les rails du succès cette saison, fera le maximum pour briller. Et prouver que sa déclaration n'était qu'un coup de bluff. On peut lui faire confiance.