On ne saura pas avant la semaine prochaine qui, de l'Olympique Lyonnais ou du Bayern Munich, disputera la finale de la Ligue des Champions, le samedi 22 mai au Stade Santiago Bernabeu. Pour le club bavarois, ce serait une première depuis 2001, année du dernier sacre européen. Mais cette relative disette sportive ne s'accompagne pas d'une récession sur le plan des résultats économiques. Bien au contraire : selon une étude du cabinet Deloitte pour la saison 2008-2009, le Bayern occupe la quatrième place au classement des clubs européens les plus riches, avec 289,5 M€ lors de la saison écoulée, contre 139,6 M€ à son adversaire du soir lors de la même période.
Le meilleur merchandising d'Europe
L'examen plus attentif de ces résultats florissants permet d'en comprendre les ressorts. Premier constat : le Bayern Munich sait vendre son image mieux que n'importe quel autre club du vieux continent. 55% des revenus du club (159,3 M€) sont des revenus de type «commercial» : vente de maillots et autres objets à l'effigie du club (le fameux merchandising), sponsoring, opérations promotionnelles. Conséquence de ce «branding» (la valorisation de la marque) de haut niveau : le Bayern ne dépend pas de ses recettes de billetterie. L'Allianz Arena, qui fait pourtant stade comble avec 69.000 spectateurs de moyenne en Championnat (dont 35.000 abonnés), ne génère que 21% des recettes du club (soit 51,6 M€).
Quid des droits télé, qui ont assuré à l'Olympique Lyonnais près de la moitié de ses revenus lors du dernier exercice (68,1 M€) ? Le football allemand a beau ne pas avoir construit son modèle économique sur cette manne extérieure, le Bayern a tout de même engrangé 69,6 M€ dans ce domaine lors de l'exercice 2008-2009. Le fruit du retour de Franck Ribéry et des siens en Ligue des Champions après une saison sans, la place de quart de finaliste du club ayant à elle seule rapporté 34,2 M€. D'ores et déjà assuré de faire mieux cette année, le Bayern visera le jackpot en cas de qualification pour la finale. Une nouvelle preuve que, pour le club aux 4 Ligues des Champions, l'enjeu de la demi-finale face à l'Olympique Lyonnais dépasse le simple cadre sportif.