le 01/05/2010 à 23h30

Paris reprend une Coupe

A 37 ans, Makelele soulève la Coupe de France pour la première fois
Le PSG a remporté sa huitième Coupe de France, samedi soir, en s'imposant (1-0) à l'arrachée face à Monaco après prolongation. Dans un Stade de France largement acquis à leur cause, les coéquipiers de Claude Makelele ont globalement dominé la finale et ont vus leurs efforts récompensés à la 107e minute par un but d'Hoarau.

Guy Lacombe n'avait jamais perdu contre le Paris SG depuis son départ de la capitale, avec cinq victoires en cinq matchs et aucun but encaissé ! L'entraîneur monégasque voulait croire au signe indien samedi soir au Stade de France, pour la finale de la Coupe de France. Mais il savait, lui qui avait déjà gagné deux finales et perdu deux autres (dont la dernière édition avec Rennes), que la partie serait difficile et disputée face à des Parisiens venus eux aussi pour sauver leur saison, dans une enceinte dionysienne sous haute protection largement acquise à leur cause. Comme souvent, les Parisiens ont su prendre les rênes du match et se procurer des occasions de débloquer le score.

Mais comme souvent, les coéquipiers d'Erding - dramatiquement maladroit - n'ont pas réussi à concrétiser leurs temps forts. Ils sont tombés sur un Ruffier impeccable et s'exposaient aux contres princiers emmenés par un Pino toutes voiles dehors et qui aurait pu être l'homme du match s'il avait converti son slalom en première mi-temps. Finalement, les deux formations trop brouillonnes dans le dernier geste ne pouvaient pas éviter la prolongation, moment choisi par le PSG pour prendre l'ascendant avec un but emmené par Makelele et conclu par Hoarau (107e). Paris a gagné la Coupe de France pour la huitième fois de son histoire et jouera la Ligue Europa la saison prochaine.

Le but

- Le temps passe mais Makelele ne se résigne pas et sonne la charge. D'un crochet tranchant à vingt mètres dans l'axe, le capitaine parisien trouve le décalage pour Jallet côté droit. Sa frappe puissante du droit en position excentrée et détournée par Ruffier sur la tête d'Hoarau face au but (107e, 0-1).

Les temps forts

- Paris appuie sur l'accélérateur et obtient un corner. Sakho surgit au point de penalty et reprend du gauche. Le ballon est repoussé sur sa ligne par Pino au pied de son poteau alors que Ruffier était battu (14e).

- Le PSG insiste. Décalé par Erding, Giuly s'échappe à l'entrée de la surface côté droit et décoche une frappe délicieuse de l'extérieur du droit, magnifiquement claquée hors de sa lucarne par Ruffier (15e).

- Le Stade de France majoritairement peuplé de sympathisants parisiens croit voir arriver l'ouverture du score. Lancé à la limite du hors jeu par Sessegnon, Erding se présente face à Ruffier, mais croise trop sa reprise du droit (41e).

- Monaco a eu chaud et réagit immédiatement. Pino entame un slalom infernal, élimine quatre défenseurs adverses avant de se présenter face à Edel ! Mais sa frappe de l'intérieur du droit dans un angle fermé est stoppée avec brio par le portier du PSG. Superbe action individuelle de Pino (43e).

- Lancé en profondeur dans la surface côté droit, Erding passe devant Traoré. Le défenseur monégasque tente un tacle glissé désespéré par derrière. Déstabilisé, Erding s'écroule mais M. Jaffredo ne bronche pas. Le penalty n'aurait pas été un scandale (52e).

- Nenê embarque deux défenseurs dans la surface et talonne pour la reprise puissante du droit de Pino à dix mètres du but. Bien placé, Edel détourne le ballon de sa lucarne (56e).

- Makelele écope du jaune pour une semelle sur Haruna à trente mètres de son but. Nenê décide de le frapper direct. La trajectoire flottante de son missile surprend Edel qui ne peut bloquer le ballon. Puygrenier surgit pour pousser le ballon au fond mais le gardien parisien a le reflexe de boxer du poing pour se dégager (60e).

- Erding profite d'un bon ballon en profondeur pour s'extirper du marquage et se présenter seul devant Ruffier. L'attaquant parisien a la balle de match dans les pieds, Ruffier se couche, mais son lob du droit s'écrase sur la barre transversale. Hoarau se jette pour reprendre, en vain (82e).

La prestation des Monégasques

Ruffier a été excellent, toujours prêt à bondir ou à claquer les ballons hors du cadre. Modesto a bien bloqué son couloir face à Sessegnon. Mongongu et Puygrenier n'étaient pas trop de deux pour marquer Erding et Hoarau. Le danger est souvent passé par le côté de Traoré, mis sous pression par Giuly et les montées de Jallet notamment. Costa et Mangani n'ont pas réussi à se positionner en première période. Mangani a été remplacé avant l'heure de jeu par Haruna pour une formule plus offensive. Avec sa hargne habituelle, Alonso a pressé la défense parisienne et tenté de s'engouffrer dans toutes les brèches. Le plus dangereux des Monégasques, Pino a sauvé un ballon bouillant sur sa ligne et offert un raid solitaire à ses supporters en première mi-temps. Nenê a beaucoup porté le ballon, s'embarquant souvent dans des dribles solitaires. A la pointe de l'attaque, Park s'est mis au service du collectif, il a attendu son heure qui n'est jamais venue.

La prestation des Parisiens

Une intervention décisive en première mi-temps pour Edel, un brin de fébrilité dans la dernière demi-heure. Côté droit, Jallet a réalisé un gros match, il a pris son couloir à la moindre occasion pour faire reculer Nenê et soutenir Giuly, puis frapper au but sur l'action décisive. Dans l'axe, Camara faisait partie du lot de joueurs dépassés par Pino à la 43e mais s'en est bien sorti dans l'ensemble. Sakho a été solide dans les duels. Armand a surement passé le plus clair de son temps dans le camp de l'ASM. Makelele et Clément ont dominé la bataille du milieu, permettant à leur équipe de récupérer haut et de se poser dans le camp adverse. Giuly a été hypercatif en première période avec des appels incessants et deux occasions à la clé, moins en vue par la suite. Sessegnon a délaissé les dribles et joué les relais avec des passes courts, il n'a jamais fait la différence balle au pied. Erding s'est livré sans compter mais a été parfois trop brouillon, parfois approximatif techniquement, et n'a pas réussi à convertir une seule occasion. En pointe, Hoarau n'a jamais été servi en bonne position dans le temps réglementaire. Il a beaucoup couru dans le vide avant d'être récompensé durant la prolongation avec un but de rodeur.

L'homme du match : Claude Makelele

Lui qui n'avait jamais remporté la Coupe de France a été exemplaire et décisif pendant la prolongation. Le capitaine du PSG a guidé son équipe, dominé la bataille du milieu en compagnie de Clément, il a aussi orienté le jeu de son équipe et trouvé la ressource nécessaire pour trouver le décalage décisif pendant la prolongation.

La note du match : 5/10

Cette finale s'est disputée dans une très bonne ambiance, devant des tribunes majoritairement garnies de franciliens. Les deux équipes ont affiché leur volonté d'embrasser la Coupe mais le niveau technique général et la baisse de rythme après l'heure de jeu ont privé le Stade de France de buts dans le temps réglementaire.

En remportant la Coupe de France, le Paris SG a sauvé sa saison avec un trophée de plus dans la vitrine et l'assurance de disputer l'Europa League la saison prochaine. Monaco n'a plus que ses yeux pour pleurer.


Coupe de France / finale
AS Monaco FC – Paris Saint-Germain : 0-1 ap (0-0)
Stade de France
Arbitre : Lionel Jaffredo
But : Hoarau (107e)
Avertissements : Alonso (22e), Nenê (62e), Costa (110e) – Makelele (59e), Hoarau (110e)

Monaco : Ruffier - Modesto, Mongongu, Puygrenier, Traoré – Costa (Nkoulou, 111e), Mangani (Haruna, 55e) - Alonso, Pino (Maazou, 86e), Nenê - Park. Entraîneur : Guy Lacombe

Paris SG : Edel – Jallet (Traoré, 116e), Camara, Sakho, Armand - Makelele, Clément, Giuly (Luyindula, 77e), Sessegnon - Hoarau, Erding (Ceara, 104e). Entraîneur : Antoine Kombouaré

Par Nicolas Lagavardan, le 01/05/2010 à 23h30
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