C'est à n'y rien comprendre. A l'issue de la saison 2007/08, Alain Perrin pourtant auteur d'un doublé avec Lyon s'était vu souffler le titre de meilleur entraîneur de Ligue 1 par Laurent Blanc, novice à ce poste. Bis repetita la saison dernière, Blanc pourtant auteur d'un doublé avec Bordeaux était dépossédé de son titre par Eric Gerets, perdant avec l'OM mais récompensé pour son travail et sa sympathie. Jamais deux sans trois. Didier Deschamps a fait mieux que le Belge cette saison, avec un doublé lui aussi. Mais cela n'a pas suffi à lui rapporter les lauriers de l'UNFP, dépassé par le valeureux Jean Fernandez, distingué pour sa saison remarquée mais non titrée avec Auxerre.
Fernandez «pensait que ce serait Deschamps»
Les Trophées UNFP réservent toujours leur lot de surprise. Mais une surprise répétée chaque année est-elle toujours une surprise ? Visiblement oui ; Fernandez était le premier étonné dimanche soir quand son nom est sorti du chapeau. «Sincèrement je pensais que ce serait Didier Deschamps. Quand j'ai su que Didier allait entraîner Marseille, je me suis tout de suite dit : c'est un plus pour l'OM. Et ce plus il l'a amené, ils sont champions et ils ont gagné la Coupe de la Ligue» , a-t-il rappelé un peu gêné.
«Il aurait mérité ce Trophée tout autant que moi. Joueur, il a tout gagné et entraîneur, il va tout gagner. Alors me retrouver devant lui, c'est une surprise et ça me fait plaisir» , a commenté Fernandez avec modestie. Deschamps le méritait, évidemment. Il n'est d'ailleurs pas le seul. Car si la performance de Fernandez avec Auxerre méritait d'être gravée dans le marbre de l'UNFP, que dire de celle de René Girard avec Montpellier, promu en Ligue 1 en août dernier et qui devrait jouer l'Europa League la saison prochaine après avoir longtemps squatté le podium ?
La faute à qui ?
Comment expliquer le phénomène étrange qui entoure le trophée du meilleur entraîneur ? Peut-être rappeler que les récompenses ne sont pas décernées après l'analyse scrupuleuse des performances de chacun, mais en fonction des votes des joueurs de Ligue 1 et de Ligue 2, visiblement pas toujours concentrés ou inspirés par le sujet. Car au-delà du cas développé plus haut, l'équipe-type présente aussi quelques bizarreries et incohérences (Lloris – Trémoulinas, Diawara, Ciani, Fanni – Cheyrou, Gourcuff, Niang, Hazard – Lisandro, Chamakh). Avec par exemple quatre Bordelais pour un seul Lillois, aucun Auxerrois ni Montpelliérain. Et aucun vrai milieu défensif ! Une équipe de Playstation que même Fernandez aurait du mal à équilibrer...