Jean Fernandez ne s'attendait probablement pas à être au coeur d'une telle polémique. Elu à la surprise générale meilleur entraîneur de Ligue 1 de la saison par ses pairs, alors que Didier Deschamps, vainqueur de la Coupe de la Ligue et champion de France avec l'OM, faisait figure de grand favori, le technicien auxerrois reconnaît qu'il ne s'attendait pas à cette distinction. Mais l'entraîneur de l'AJA ne boude pas son plaisir pour autant. «Sincèrement, je pensais que ce serait Didier Deschamps. (…) Il aurait mérité ce trophée tout autant que moi, a confié l'ancien entraîneur… de l'OM, à L'Equipe. Joueur, il a tout gagné et entraîneur, il va tout gagner. Alors me retrouver devant lui, c'est une surprise et ça me fait plaisir.» Si son titre de meilleur entraîneur de Ligue 1 est loin d'être usurpé (qui aurait imaginé qu'Auxerre serait en course pour une place en Ligue des Champions à une journée de la fin ?), vos réactions ont été nombreuses à la suite de cette élection. Beaucoup d'entre vous ne comprennent pas cette nomination et cherchent des réponses à leurs questions.
«Les votes ont lieu trop tôt»
Alors que la polémique continue, Jean Fernandez trouve malgré tout ses défenseurs aujourd'hui. Olivier Rouyer est sans doute le plus fervent. «Moi, je trouve cette récompense parfaitement justifiée ! Alors c'est sûr, Didier Deschamps a fait un travail extraordinaire avec deux titres cette saison. Certes, ce n'était pas évident de ramener des trophées à l'OM après 17 années de disette, mais les moyens donnés à Jean Fernandez à Auxerre n'étaient pas du tout les mêmes au départ. C'est ce critère-là qu'il faut prendre en compte en premier lieu», a expliqué l'ex-international tricolore sur l'antenne de Canal+ Sport. Malgré un doublé championnat-Coupe de France réalisé en 2008 avec l'Olympique Lyonnais, Alain Perrin s'était vu souffler le titre de meilleur entraîneur de la saison par Laurent Blanc, pourtant novice à ce niveau. Mais l'ancien technicien stéphanois comprend lui aussi le Trophée UNFP remis à Jean Fernandez.
«On attend toujours d'un entraîneur d'une grosse équipe qu'il réussisse. Quelque part, c'est normal. Alors qu'un entraîneur qui réussit un beau parcours avec une formation aux moyens plus limités, on s'y attend moins et ça marque davantage les esprits», souligne Perrin. Pour Elie Baup en revanche, seuls les titres devraient payer. «L'entraîneur qui doit être récompensé, c'est celui qui gagne des titres, pas celui qui réussit un beau parcours. En 2008, c'est Alain Perrin qui devait être élu. Pareil en 2009, ça devait être Laurent Blanc et pas Eric Gerets. Et cette année Didier Deschamps», estime l'ancien entraîneur du FC Nantes, avant d'avancer une certaine explication "logique" à l'élection de Fernandez : «Pour faire part de leur vote, les entraîneurs sont consultés en mars ! Or à ce moment-là de la saison, rien n'est encore joué. Il faudrait que les votes soient effectués beaucoup plus tard pour qu'ils soient plus justes.» En mars, Deschamps, bien que vainqueur de la Coupe de la Ligue, était déjà leader du championnat mais à égalité de points avec Bordeaux et Montpellier, donc encore loin d'être assuré du titre. Fernandez n'était lui qu'à une petite longueur derrière. Et si c'était tout simplement cela l'explication ?