En 1998 avant le Mondial en France, Aimé Jacquet était attaqué de toutes parts, ce qui avait sans doute contribué à resserrer les liens en interne. Passé de l'autre côté de la barrière, le champion du monde Youri Djorkaeff fait désormais partie de ceux qui tirent à boulets rouges sur le sélectionneur Raymond Domenech. Et l'ancien milieu de terrain n'y va pas avec le dos de la cuillère. A-t-il oublié 98 ou se montre-t-il aussi acerbe pour titiller l'orgueil des Bleus ? «Il a galvaudé la fonction de sélectionneur. Quand je vois que des marques de grande distribution font leur campagne de publicité sur le fait de rembourser les consommateurs si les Bleus remportent la Coupe du monde, je suis scandalisé» , s'est-il outré lors d'un entretien accordé au journal Le Parisien.
Y. Djorkaeff – «qui tient la baraque ?»
«Ça nous donne une image de loser ! Mais voilà , on a un sélectionneur qui veut faire rire tout le monde. Du coup, c'est devenu une mode, même les sponsors s'y mettent. Déjà qu'on n'a pas de résultats, il est désastreux en communication» , s'est plaint Djorkaeff qui ne comprend pas, par ailleurs, comment Domenech peut se passer de l'expérience du milieu de terrain Patrick Vieira (33 ans, 107 sélections et 6 buts en Bleu) pour la Coupe du monde. «S'il y avait eu 24 joueurs au top de leur forme, Vieira n'aurait pas eu sa place dans cette liste. Or, sur les 24 joueurs, plus des trois quarts ont été blessés assez longtemps cette saison.»
«Je ne comprends pas comment il peut se priver d'un homme comme Vieira, vu son palmarès, son expérience et tous les efforts qu'il a fournis pour revenir dans la course» , a plaidé l'ancien international français qui doute aussi de la capacité du Marseillais Mathieu Valbuena, principale surprise de la liste des 24, à hausser le niveau des Bleus en Afrique du Sud. «Valbuena va amener un peu de fraîcheur. Mais rappelons-nous qu'il y a six mois encore il ne jouait pas ! L'équipe de France manque de joueurs qui ont l'expérience des grands rendez-vous. Et ceux qui en ont viennent de vivre une saison assez difficile. Qui tient la baraque ? Le débat, il est là aujourd'hui. Et mon inquiétude aussi.»