Les dernières séances d'entraînement de l'équipe de France en Tunisie confirment la tendance observée depuis quelques jours. Figure emblématique des Bleus, Thierry Henry n'a plus sa place dans le onze de départ du nouveau système de jeu en 4-3-3 instauré par Raymond Domenech. Remplaçant lors du dernier match contre le Costa Rica, l'attaquant français se trouve devancé par Nicolas Anelka à la pointe de l'attaque et devrait de nouveau débuter sur le banc lors de la rencontre face à la Tunisie ce soir. Jusque-là capitaine indéboulonnable des Tricolores, Henry a dû céder son brassard à un Patrice Evra qui semble avoir pleinement satisfait son sélectionneur dans ce rôle. «Moi j'agis et vous vous en tirez les conséquences. Il a les qualités pour être un bon capitaine» , a confié Domenech après la prestation de son arrière gauche mercredi dernier, jetant un peu plus le doute dans la tête du Barcelonais. Décisif contre l'Irlande avec cette fameuse main qui lui a permis d'offrir le but de la qualification à William Gallas, Thierry Henry n'est plus le buteur que l'on a connu.
La nouvelle méthode de Domenech
Après une saison passée sur le banc du FC Barcelone, le meilleur buteur de l'histoire de l'équipe de France (51 buts en 119 sélections) paraît fragilisé par son nouveau statut. Et ce n'est pas ses dernières prestations en sélection face à l'Espagne ou le Costa Rica qui plaideront en sa faveur. Beaucoup de spécialistes avaient critiqué les choix de Domenech lors de l'Euro 2008. Ce dernier avait mis deux matchs à comprendre que certains éléments étaient cuits (comme Lilian Thuram et Willy Sagnol), semblant ne pas vouloir modifier ses titulaires indiscutables. Sûr de quitter son poste après le Mondial en Afrique du Sud, le sélectionneur a changé sa façon de procéder et s'appuie désormais essentiellement sur l'état de forme de ses troupes. Abandonnant son habituel schéma tactique en 4-2-3-1, pour un style plus offensif, le technicien français a lancé un message fort pour la Coupe du Monde.
Il est prêt à tout et ne fera pas de cadeaux aux joueurs n'ayant pas le niveau, même quand on s'appelle Thierry Henry. «Il n'y a pas de titulaire indiscutable. Il y a 23 joueurs qui sont là pour faire la Coupe du monde. Chacun a une fonction» , affirmait Raymond Domenech avant le premier match de préparation des Bleus. A 32 ans, l'ancien capitaine des Bleus ne possède plus sa condition physique d'antan mais peut s'appuyer sur une riche expérience du haut niveau et des grandes compétitions. Sa présence dans le groupe des 23 restera à coup sûr un atout inestimable dans le vestiaire. La décision de Domenech fait en tout cas un heureux, en la personne de Franck Ribéry, qui retrouve le coté gauche de l'attaque française. Depuis plusieurs mois, le Bavarois réclamait son replacement à son poste de prédilection. Sa performance face au Costa Rica confirme bien qu'il est indispensable à l'équipe de France à cette position.