le 13/06/2010 à 13h17

Vuvuzela, la trompette qui fait polémique

Le bruit des vuvuzelas perturberaient les joueurs sur le terrain.
Voilà à peine deux jours que le Mondial a débuté, et la trompette sud-africaine fait déjà débat. Joueurs, médias et téléspectateurs fustigent les vuvuzelas, mais leur combat apparaît perdu d'avance.

On a tendance à dire que le public joue souvent un rôle de douzième homme lors d'un match. Le Mondial sud-africain est en train d'en apporter la plus belle preuve. Du Cap à Johannesburg, en passant par Durban, les supporters des Bafana Bafana savent se faire entendre. Et, le comble, c'est qu'ils n'ont même pas besoin de forcer sur leurs cordes vocales ! Les Sud-Africains ont trouvé la parade, leur vuvuzelas. Leur quoi ? Vuvuzelas, prononcez «vouvouzela». Des trompettes typiquement sud-africaines, dont la signification étymologique donne Â«faire du bruit» en zoulou. Ce qui n'a rien de galvaudé ! Imaginez un peu : 90 minutes de «Bzzzzz» incessant tout droit sorti d'une corne de brume améliorée, pouvant atteindre les 130 décibels.

Lizarazu : «On devrait porter plainte !»

Alors si devant son poste de télé, le son est déjà crispant, pas besoin d'être devin pour connaître le ressentiment des joueurs envers les vuvuzelas. Après seulement deux jours de Mondial, les anti-vuvuzelas tentent, à leur tour, de se faire entendre. «On ne s'entendait pas avec tout le bruit dans le stade, lâchait vendredi soir, après Uruguay-France, Yoann Gourcuff. C'est la première fois que cela m'arrive. On ne pouvait communiquer que par gestes. Même à quelques mètres, je n'arrivais pas à entendre ce que me disaient mes partenaires. D'habitude, on prévient un coéquipier lorsqu'il est seul. Là, c'était impossible. C'est une des explications parmi d'autres aux quelques problèmes de placement et de passes ratées qu'on a connus.» Même son de cloche avec Léo Messi après Argentine - Nigéria hier. «La communication fait aussi partie du football. Il était absolument impossible de dire quelque chose à un équipier», a confié le lutin argentin.

Mal vus sur le terrain, les vuvuzelas le sont aussi en tribunes, avec les médias. Si certains journalistes ont été équipés de microphones pour limiter le bruit, leur aversion pour les trompettes sud-africaines est réelle. «Ca te prend la tête dans tous les sens du terme... On va devenir dingo» , peste Bixente Lizarazu, consultant pour TF1. «Il faut porter plainte là !» Mais rien ne devrait y faire. Les vuvuzelas devraient terminer le Mondial comme ils l'ont commencé. Les protestations des médias, des joueurs, des entraîneurs, ou encore les pétitions sur facebook et les plaintes de téléspectateurs auprès de TF1 ne devraient rien changer. Aussi dangereux pour l'ouïe soient-ils, les «vuvus» semblent partis pour avoir gain de cause. Si la FIFA a envisagé, un temps, d'interdire «l'objet du scandale», la Fédération internationale a fait marche arrière dès juillet 2008 devant l'insistance de la Fédération sud-africaine. Rappelons qu'il s'agit d'une coutume locale qui doit être respectée malgré les désagréments qu'elle apporte. 

A chacun donc de trouver son remède. Couper le son pour les téléspectateurs ? Des bouchons d'oreilles pour les supporters ? Langage des signes pour les sélectionneurs, formule déjà prônée par l'Allemand Joachim Löw ? Autant de solutions pour éviter les désagréments des vuvuzelas qui, sans nul doute, sont déjà les grands vainqueurs de ce Mondial.

Par Mael Moizant, le 13/06/2010 à 13h17
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