le 19/06/2010 à 11h23

EdF : le grand déballage

Anelka et Ribéry, deux des maux de l'équipe de France.
C'est le grand déballage autour de l'équipe de France. La maison bleue est fissurée de partout depuis le pitoyable match face au Mexique. Entre Anelka qui insulte copieusement Domenech, Gallas qui adresse un doigt d'honneur à un journaliste, Gourcuff qui craint le "caïd" Ribéry et Lloris qui ne veut pas parler sous peine de tout balancer, tout est dit…

Cela ne fait plus aucun doute. Raymond Domenech est abandonné de tous. Tous ses anciens soutiens au sein du groupe tricolore le lâchent un par un. Nicolas Anelka l'a fait à la mi-temps du match face au Mexique. Prié d'arrêter de dézoner sans arrêt, l'attaquant français répond alors de la pire des manières à son sélectionneur : «Va te faire enculer, sale fils de pute !» Des propos rapportés par L'Equipe ce samedi qui prouvent trois choses : la première, Anelka, bien qu'aujourd'hui trentenaire, est finalement toujours ce joueur ingérable qui n'en fait qu'à sa tête et auquel on ne peut adresser le moindre reproche. La deuxième, Domenech n'a aucune autorité sur son groupe. Pas vraiment une surprise vous remarquerez… Et la troisième, il n'y a aucun taulier chez les Bleus. Car après ces déclarations, personne n'a réagi… Or, à l'époque des Blanc, Deschamps, ou même après avec Makelele, Thuram et Zidane, cette scène ne se serait probablement jamais déroulée.

Anelka n'est pas le seul à avoir dérapé au cours de cette parodie de match face au Mexique. William Gallas aussi. Au coup de sifflet final, alors que Florent Malouda, courageusement, vient de livrer quelques mots à David Astorga, le défenseur français préfère adresser un doigt d'honneur en direction du journaliste de TF1 qui lui tend alors le micro ! Un bel exemple de courage de la part de l'international tricolore, visiblement plus prompt à ne rien lâcher aux médias que sur le terrain...

«Je préfère ne pas parler sinon cela ne va pas le faire»

Et ce n'est pas tout. Comme nous vous l'indiquons depuis plusieurs semaines maintenant, Franck Ribéry se comporte comme un petit "caïd" en équipe de France, notamment en tentant de freiner l'influence grandissante de Yoann Gourcuff. Si cela s'est vu sur le terrain jusqu'à présent, les journalistes présents à Polokwane jeudi s'en sont aussi aperçus après la rencontre. Une autre anecdote révélée par L'Equipe. Alors qu'il répond aux journalistes, le Bordelais voit débarquer Ribéry et Anelka, un autre cadre qui ne supporte pas l'émergence de l'ancien Milanais. «Quand Gourcuff aperçoit le milieu du Bayern Munich, l'image est saisissante : il évite de croiser son regard frondeur et se colle un peu plus contre la barrière pour le laisser passer comme le premier de la classe fait place au caïd du collège par peur de prendre une baffe derrière la tête», rapporte le quotidien. La scène est sans équivoque…

Après la débâcle face au Mexique, Robert Pires confirmait l'existence de clans au sein de l'équipe de France en direct sur TF1 : «On ne peut pas être potes avec tout le monde mais quand on est sur le terrain, on doit faire bloc.» Chose que les Bleus n'ont jamais su faire depuis quatre ans… Si ces trois scènes mettent en avant les fissures de la maison bleue, on ne sait certainement pas encore tout. Interrogé par Le Progrès, Hugo Lloris, qui n'avait pas hésité à houspiller Gallas, amorphe et incapable de réagir face au Mexique, durant la rencontre, a lâché cette petite phrase lourde de sens : «Je préfère ne pas parler, sinon cela ne va pas le faire.» Difficile de faire plus clair…

Après ce grand déballage et la mascarade des deux dernières rencontres, sans parler des trois matchs de préparation, on espère au moins que Raymond Domenech procédera à un premier ménage pour affronter l'Afrique du Sud mardi prochain. Après ses déclarations, Anelka devrait rester bien sagement assis sur le banc. C'est peut-être là qu'il disputera son meilleur match de la compétition… D'autres doivent également sortir du onze de départ : on pense à Govou et Ribéry, qui, au regard de leurs dernières prestations, ne méritent plus d'être sur la pelouse. On espère également voir Abidal et Gallas sur le banc, une charnière centrale habituée aux opérations "portes ouvertes" depuis deux ans maintenant. Si Sagna et Evra abandonnent leur poste, on ne pleurera pas non plus. Un premier ménage doit être fait. Il sera temps ensuite pour Laurent Blanc de nettoyer la maison bleue en profondeur pour lui faire retrouver un peu de son éclat. Le chantier paraît immense.

Par Pierre-Damien Lacourte, le 19/06/2010 à 11h23
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