le 22/06/2010 à 11h36

Domenech reprend la main

Domenech pourrait faire le ménage dans le onze de départ ce mardi.
Seul pour affronter les médias en conférence de presse lundi soir, Raymond Domenech semblait avoir retrouvé ses esprits après deux jours surréalistes chez les Bleus. Le sélectionneur, qui a reçu le soutien de plusieurs joueurs après la fronde de dimanche, devrait affirmer son autorité en écartant les leaders de l'insurrection.

Abattu après France-Mexique jeudi, dépassé par la mutinerie des joueurs à l'entraînement dimanche, c'est un Raymond Domenech semblant avoir repris du poil de la bête qui est apparu en conférence de presse, lundi soir, après l'arrivée des Bleus à Bloemfontein. Si l'acteur arrogant et sûr de lui qui jouait encore avec les médias il y a peu a disparu, le sélectionneur a montré de l'assurance 24 heures seulement après avoir servi de marionnette à ses joueurs. Le Domenech qui lisait laconiquement le communiqué des mutins bleus à Knysna était toujours en première ligne hier. Mais, cette fois, plus question de faire office de messager. Le sélectionneur était à l'origine et à la conclusion du message à faire passer. Alors pourquoi un tel revirement ? Tout simplement parce ce que Raymond Domenech s'est vu rendre les clés du bateau tricolore.

En interne d'abord. L'unité des joueurs pour boycotter l'entraînement dimanche n'était que de façade. Ceux qui ont joué les moutons suiveurs sont rentrés dans le droit chemin dimanche soir, se désolidarisant des leaders. «Des joueurs sont allés voir Domenech dans sa chambre. Ils pleuraient. Ils disaient regretter ce qui se passe, révélait hier le secrétaire général de la Fédération, Henri Monteil, dans la Charente Libre. C'était des jeunes. Je ne peux pas vous donner de noms. De toute façon les trois ou quatre leaders (de la fronde) sont des joueurs sur le déclin, qui ne joueront plus jamais de Coupe du monde. Qui sont-ils ? Je ne sais pas... Gallas, Abidal, peut-être Henry qui est ami avec Anelka.» En externe, Raymond Domenech a aussi remonté sa cote de popularité. Les joueurs passent pour des divas, lui est considéré comme une victime. A défaut d'être reconnu comme compétent, Domenech attire donc la compassion. Ces prémices d'apaisements internes, médiatiques et au sein de l'opinion publique permettent au navire bleu, tanguant ces derniers jours, de retrouver un semblant de stabilité.

Des têtes vont être coupées !

Reste une épine à s'ôter du pied : les leaders de la fronde dominicale sont aujourd'hui marginalisés, mais ils font toujours partie du groupe. Le sélectionneur, qui déclarait encore il y a peu «ne pas vouloir couper de têtes», va sûrement préparer le billot cette fois. «Je pense à faire la meilleure équipe possible avec les joueurs qui seront physiquement et psychologiquement aptes à passer au-dessus de cet événement», lançait hier Raymond Domenech, éludant la question de l'équipe alignée face à l'Afrique du Sud. Mais la non-présence à ses côtés de Patrice Evra, pressenti comme l'un des leaders du mouvement de révolte, en disait long. Le coach français va vraisemblablement inviter les réfractaires à s'installer sur le banc, et proposer à de fidèles soldats de défendre l'honneur des Bleus.

Ainsi, Eric Abidal, William Gallas et Patrice Evra devraient faire partie des joueurs déchus. Le doute entoure Thierry Henry, proche d'Anelka mais étonnamment muet depuis le lancement du Mondial, et Florent Malouda, quant à leurs positions face à la mutinerie. Franck Ribéry, lui, ne semble pas faire partie des bannis. Les grands gagnants devraient se nommer Yoann Gourcuff, Mathieu Valbuena, André-Pierre Gignac, Gaël Clichy, Sébastien Squillaci, Marc Planus et Alou Diarra, certainement promu capitaine et titularisé dans l'entrejeu suite à la suspension de Jérémy Toulalan. Avec un tel remaniement, Raymond Domenech a l'occasion de prouver, pour son 79e et peut-être dernier match à la tête des Bleus, qu'il est vraiment le patron de cette sélection.

L'équipe probable :

Lloris - Sagna, Squillaci, Planus, Clichy - Diarra (cap.), Diaby - Valbuena, Gourcuff, Ribéry - Gignac.

Par Mael Moizant, le 22/06/2010 à 11h36
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