le 22/06/2010 à 20h37

Les raisons d’un fiasco annoncé

Pour finir en beauté, Domenech refuse de serrer la main à Parreira.
La défaite face à l'Afrique du Sud (2-1) ne constitue que l'aboutissement du long chemin de croix de l'équipe de France. Pour les Bleus, la Coupe du monde manquée s'explique par bien d'autres maux. Plus ou moins anciens. Plus ou moins latents…

Le calice jusqu'à la lie

Un carton rouge dès la 25e minute pour Yoann Gourcuff, deux buts sud-africains et une 2e défaite en trois matches de Coupe du monde pour les Bleus, le match contre l'Afrique du Sud s'est révélé à l'image du Mondial pour les Français : raté ! Certes le petit but marqué contre les Bafana Bafana évite aux Tricolores une énième statistique négative, à savoir aucun but inscrit lors des trois matches de poule, mais il paraît bien maigre au regard du parcours des hommes de Raymond Domenech. Sans contestation possible, les Bleus ont tout faux sur toute la ligne !

Un fiasco annoncé

Au sortir d'un Euro 2008 catastrophique, achevé, lui aussi, lors de la phase de poules, l'opinion publique avait trouvé le responsable : Raymond Domenech. Malgré tout, contre vents et marées mais avec le soutien de joueurs cadres (Vieira, RibéryÂ…), la Fédération avait maintenu sa confiance au sélectionneur. Parmi ses plus virulents opposants, on trouvait Christophe Dugarry et Bixente Lizarazu, deux anciens internationaux devenus consultants. Et chez les joueurs actuels ? Rien jusqu'à une déclaration de Nicolas Anelka, en avril dernier suite à la leçon de football infligée par l'Espagne à la France en amical (0-2), au micro d'Orange Sport. "Au niveau du positionnement, tactiquement, au niveau de la confiance, les mecs (les Espagnols) n'ont rien à avoir avec nous. Ils ont du jeu, ils savent où ils vont aller, par où ils vont passerÂ… Ils connaissent le football ! [Â…] On aurait dit des pros contre des amateurs. Il va falloir qu'on travaille pour trouver la solution, sinon ce n'est pas possible, on va partir au bout de trois matches. " De la prédiction à la réalité, il n'y avait qu'un pasÂ… Franchi !

Après la crise identitaire, la crise de confiance

Une vendetta, une rébellion, une mutinerie : on appellera ça comme l'on veut. Dimanche, en boycottant l'entraînement, les joueurs de l'équipe de France ont tenté d'affirmer une voix discordante à la Fédération. Mise à part l'origine de la révolte pourtant indéfendable, à savoir l'exclusion du groupe de Nicolas Anelka, on est en droit de pousser un peu l'analyse de cette rébellion. Sur la forme ? On peut en vouloir aux joueurs. À 48 heures d'un rendez-vous encore décisif pour la qualification en 8es de finale, le moment était mal venu. Sur le fond ? La Fédération et son éternel positivisme avait bien besoin de faire face à un contre-courant. Ce qui aurait d'ailleurs dû se produire bien avant. Une crise identitaire dimanche, qui a précédé une crise de confiance aujourd'hui. Après le remaniement du onze de départ, l'envie est comme par magie revenue face aux Sud-Africains. Mais il aura suffi d'un but adverse pour que les Bleus perdent le fil. La confiance, ça se construit, ça ne se décrète pas.

Le système, quel système ?

4-2-3-1, 4-3-3 ou tout simplement des lignes revues et évoluant au gré des envies des joueurs français, le système de jeu tricolore n'aura jamais trouvé sa pleine mesure ces dernières années. Et dans ce marasme, les joueurs ont changé de poste à mesure des révisions de Raymond Domenech. Anelka à droite, Anelka dans l'axe. Ribéry à droite, à gauche, puis dans l'axe. Henry dans l'axe, à gauche, sur le banc. Gignac à gauche, dans l'axe, à droite. Cissé à droite, puis dans l'axe. Gourcuff en meneur ou légèrement excentré côté droit. Malouda ailier gauche ou plus en retrait. Abidal à gauche, dans l'axe ou à recharger ses batteries sur le banc. Etc… On l'aura compris, la liste est non-exhaustive. Dur de s'y retrouver derrière notre poste de télévision ou en tribunes. Alors sur le terrain…

Où sont les "stars "  ?

De ce Mondial, on espérait voir les coups d'éclat de Franck Ribéry, l'éclosion à l'international d'Yoann Gourcuff ou encore la confirmation au plus haut niveau d'Hugo Lloris. On n'a rien vu ! Aucun Français n'est sorti véritablement du lot. Certains seront à revoir dans un autre contexte (Gourcuff, Diaby, A. Diarra, Toulalan, Malouda, Lloris, Clichy, ValbuenaÂ…), d'autres devront d'abord passer par le rachat (Ribéry, Abidal, SagnaÂ…), les derniers ont certainement dit adieu aux Bleus (Evra, Gallas, Anelka, HenryÂ…).

Par Mael Moizant, le 22/06/2010 à 20h37
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