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le 02/02/2005 à 16h37

St-Etienne "Vert" l'offensive

Nouveau président, nouveau directeur général, nouvel entraîneur…L'intersaison a été marquée pour Saint-Etienne de nombreux bouleversements. Pas la meilleur façon de débuter une première saison dans l'élite après un titre de champion de L2. Pourtant dans le Forez, une seule chose est resté : l'esprit offensif.

Spectacle et jeunesse

Après le titre de champion de Ligue 2 acquis en 2004, personne ne comprenait les évictions de l'entraîneur Dominique Antonetti et le départ du président Bompard. L'ancien coach bastiais avait en effet réussi à sortir les Stéphanois de plusieurs années de disette en obtenant la remontée en Ligue 1. Oubliés les faux passeports, les affaires Alex et Aloisio…En se reposant sur des jeunes «au sang vert» et des joueurs plus expérimentés, Antonetti avait opté pour une stratégie tourné vers l'offensive. Elie Baup, nouveau (re)venu dans le club stéphanois était prévenu. Les supporters arborant fièrement la banderole «Direction démission» n'allaient laisser ni à l'homme à la casquette, ni au nouveau président Bernard Caïazzo la moindre chance.

Pourtant, la politique du club est claire. L'Association Sportive de Saint-Etienne a décidé, cette saison, de se donner le temps de grandir. Seul point d'ordre et seule ligne de conduite à tenir : une philosophie de jeu fondée sur le spectacle et le beau jeu. Dès cette été, St-Etienne a choisi d'opter pour un recrutement intelligent. Pour atteindre l'objectif fixé (un bon maintien), les Stéphanois ont enrôlé des jeunes revanchards et enthousiastes capables de se fondre de suite dans le futur dispositif tactique d'Elie Baup. Piquionne écarté à Rennes et Feindouno aspirant à plus de temps de jeu et plus de responsabilités ont été les premières pièces avancées par l'ancien coach bordelais. Zokora qui voulait s'imposer en France est arrivé également pour montrer sa valeur en L1 sous les couleurs vertes. Le président Caïazzo voit en Feindouno le profil type du joueur s'inscrivant dans la mouvance stéphanoise. «C'est un garçon qui a flambé à 20 ans dans son club formateur et qui a ensuite subi une petite traversée du désert. Il souhaite désormais se relancer dans un club familial à dimension humaine» .

L'arrivée de Baup à la tête de l'équipe première a de suite créé des passerelles avec le centre de formation. L'optique d'Elie Baup est très simple : il faut qu'un jeune puisse toujours être en mesure de pallier la blessure d'un pro. La politique du club est d'autant plus appuyée que Saint-Etienne préfère au mercato accepter de faire des jeunes quitte à perdre des matchs plutôt que de recruter des joueurs chevronnés. Le président Caïazzo ne le répétera sans doute jamais assez : «le temps doit être notre allié» . L'avenir du club, c'est une progression étape par étape tout en restant modeste. Les Stéphanois préfèrent construire une équipe dans la durée plutôt que de se brûler les ailes. La seule obligation que les dirigeants stéphanois veulent donner à leur supporter, c'est un beau jeu porté vers l'attaque. «Demandez nous un jeu spectaculaire, mais pour le reste soyez patients» répond le président des Verts aux supporters du chaudron.

Un championnat démarré au diesel

Dès son arrivée à l'intersaison, Baup a prôné le spectacle. Il a notamment totalement impliqué les milieux défensifs dans le jeu offensif. «Les milieux récupérateurs d'aujourd'hui doivent aussi savoir venir dans la surface pour finir des actions, frapper de loin et donner des passes décisives» a-t-il ajouté. Les Sablé, Hellebuyck et Zokora sont donc au même titre que les Feindouno ou les Piquionne impliqués dans l'animation offensive de Saint-Etienne. De plus, cette équipe (meilleure attaque de la phase aller avec Auxerre) ne sait pas tenir un résultat. Ainsi les Verts ont laissé s'échapper cette saison cinq points entre la 92ème et la 96ème minute (Ajaccio 1-1, Lyon 2-3 et Marseille 1-1). Les Stéphanois ne savent pas tenir en place, garder le ballon ou laisser venir l'adversaire. Ils sont donc obligés de pratiquer en permanence un football offensif. Saint-Etienne se distingue donc cette année comme une équipe qui va toujours de l'avant et qui cherche toujours de la profondeur et de la vitesse en occupant les côtés. Le succès des Verts peut se résumer en une phrase : des attaques explosives et une rapidité d'exécution.

Pourtant, le début du championnat des Stéphanois a été des plus laborieux. Les deux premières journées ont été synonymes d'autant de défaites (0-1 contre Monaco et 3-0 à Lens) avec au compteur aucun but inscrit. De plus, la suite ne va pas arranger les choses. Après six journées, Saint-Etienne n'a toujours pas gagné de match et pointe à la 16ème place du classement. L'apprentissage est difficile pour les promus stéphanois. La première victoire acquise dans le chaudron face à Auxerre 3-1 n'est cependant qu'une bouffée d'oxygène avant les cinq prochaines journées. Sur ces cinq rencontres, Saint-Etienne n'empoche que deux points sur quinze possible (défaites 2-1 à Sochaux, 2-3 face à Lyon, 1-0 à Lille et deux matchs nuls à Marseille 1-1 et contre Bordeaux 0-0). Après douze de championnat, les Verts sont aux portes de la zone de relégation avec neuf points et une triste 17ème place. Avec une seule victoire en douez matchs, Elie Baup s'est même demandé à quoi ça servait de faire de bonnes prestations et de jouer l'attaque.

La 12ème journée de championnat a été un véritable déclic pour les Stéphanois. Battus pour la cinquième fois de la saison, cette défaite paradoxalement a fait du bien aux Verts. «A partir de ce moment là, on s'est dit qu'il y en avait marre de se faire enfoncer, qu'il fallait désormais prendre des points» reconnaît Julien Sablé, le capitaine stéphanois. Onze rencontres de L1 plus tard, Saint-Etienne a semble-t-il oublié ces soirs de défaite : ils poursuivent une série de onze matchs sans défaite. A l'issue de la 24ème journée de championnat, les Verts pointent désormais à la dixième place avec 30 points (avec un match en retard : la réception d'Ajaccio). Les Stéphanois sont donc en cas de victoire contre les Corses des potentiels huitièmes du classement. La responsabilité en incombe en partie à une défense quasi imperméable qui n'a encaissé qu'un seul but, à Strasbourg, lors des sept dernières rencontres de championnat. La défense centrale formée du duo Camara – Hognon semble dévoiler l'étendu de son talent.

La Coupe de la Ligue, le chant des sirènes

En parallèle de cette formidable série positive en championnat, Saint-Etienne a toutefois connu une défaite humiliant en Coupe de France. Au stade des 32èmes de finale de la compétition, les Verts ont subi un sérieux rappel à l'ordre. Sur la pelouse du Nîmes Olympique (pensionnaire de National), les hommes d'Elie Baup pensaient avoir fait le plus dur en menant 0-2 en dix minutes grâce à un doublé de Piquionne. Seulement voilà, les Stéphanois ont déjoué par la suite leur football en voulant préserver cet avantage. «On s'est arrêtés de jouer à 0-2. C'est la preuve que cette équipe ne peut s'en sortir qu'en avançant» analyse l'entraîneur des Verts. Résultat immédiat après 90 minutes, les Crocodiles nîmois ont renversé la vapeur et empochent la qualification sur le score de 3 buts à 2 face à des Stéphanois qui n'auront joué que dix minutes sur l'ensemble du match.

Autre coupe, autre destin. Contrairement à la Coupe de France, la Coupe de la Ligue semble convenir tout à fait aux Stéphanois. Après une victoire 3-1 dans le Forez contre Créteil, les Verts sont parvenus à se hisser jusqu'au stade des demis finale avec deux succès à l'extérieur contre Le Havre 0-1 et à Bollaert face aux Lensois 0-3. Hélas, les Stéphanois ont trébuché sur la dernière marche avant la finale. Battue à Strasbourg sur le plus petit des scores 1-0, l'équipe menée par le capitaine Julien Sablé ne verra pas le Stade de France le 30 avril prochain. La déception est grande mais le président Caïazzo relativise cette déception. «Cette épreuve n'était pas un objectif du club, comme la coupe de France n'en était pas un» a-t-il déclaré. Le principal à ses yeux était de respecter les valeurs du club dans cette compétition.

Saint-Etienne a laissé partir une bonne occasion de retrouver les frissons de la Coupe d'Europe. Cependant, au niveau de la direction du club, personne ne veut précipiter les choses préférant privilégier le travail sur la durée pour atteindre une accession en Coupe d'Europe avec un groupe stable et solide. «Moi aussi j'ai envie d'Europe. Mon coeur en a envie mais après il y a la raison.» Le président stéphanois reste donc mesuré et n'a pas envie de se brûler tout de suite les ailes avec ces compétitions de haut niveau. Derrière la déception de ne pas pouvoir accéder à l'UEFA via la Coupe de la Ligue, Jeremy Janot rappelle une dernière fois les ambitions du club : «cette épreuve nous a aidé à préparer nos matchs de championnat et pas l'inverse» .

Les Stéphanois sont certes déçus de ne pas voir, cette année encore, le Stade de France mais ils restent conscients de l'objectif prioritaire du club : un bon maintien. De plus, cette défaite en Alsace n'enlève rien à la formidable série actuelle des Verts en championnat. Après des débuts difficiles, les Verts montent et on peut se demander où vont-ils s'arrêter.

Par David Bonnefous, le 02/02/2005 à 16h37


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