
Blayau aux commandes
Le bilan de Francis Graille à la tête du PSG est mitigé. Après une formidable première saison (2e de L1 et victoire en Coupe de France) malgré (grâce) la vente de Ronaldinho au FC Barcelone, une première cassure survient en juin dernier. Les contrats de Déhu et Sorin ne sont pas renouvelés, Heinze est vendu à Manchester et Fiorèse à Marseille. En contrepartie, seul Mario Yepes arrive puisque Jérôme Rothen, l'autre recrue d'envergure sera blessé presque toute la saison. En février, après une longue crise, il vire son ami Vahid Halilhodzic, en conflit ouvert avec les joueurs. Pour ne rien arranger, un long conflit l'opposera aux supporters, qui lui reprochent une politique sécuritaire trop agressive.
Officiellement, c'est son incapacité à trouver des repreneurs crédibles pour l'accompagner qui ont provoqué son départ. Officieusement, Canal était exaspéré sur deux dossiers : les résultats sportifs (pas de Ligue des Champions en perspective) et les relations avec les supporters. Son successeur sera l'ancien président du Stade Rennais, Pierre Blayau, le PDG de Géodis, filiale de la SNCF. Le nouveau président garde ses activités professionnelles, il ne sera donc pas salarié du club, mais bénévole. Pour l'épauler, il nommera dans les prochains jours un directeur général, Jean-François Meaudre.
Fournier ou Le Guen ?
Pierre Blayau, actuel trésorier de la LFP, est un proche de Paul Le Guen, ce qui constitue une coïncidence pour le moins surprenante au moment où la rumeur de l'arrivée de l'entraîneur lyonnais la saison prochaine se fait de plus en plus insistante. Quoi qu'il en soit, pour le moment, l'option Laurent Fournier reste possible selon Blayau. «Comme dans toute entreprise, il y a des éléments de la vie interne qui n'ont pas à être publics. Concernant Laurent Fournier, je vais observer et à la fin de la saison, on décidera. Je dois dire j'ai été très favorablement impressionné par la manière dont il a repris en main l'effectif.»
Une décision controversée
Malgré les défauts de Graille, peu s'expliquent la brutalité de la décision de Bertrand Méheut, le Big Boss de Canal. Sportivement, la situation était en passe d'être redressée (7ème actuellement), le conflit avec les supporters était également en partie réglé. Ce départ, qu'il a appris par la presse, constitue une véritable faute de goût. Attendre la fin de la saison pour annoncer ce départ aurait été plus logique.
De plus, les joueurs ne seront-ils pas perturbés alors qu'une place européenne est encore jouable ? Les réactions d'étonnement et de tristesse ont envahi le vestiaire hier matin. «Le modèle, c'est Lyon, il faut de la stabilité pour gagner des titres» déclarait Lionel Letizi, le gardien du club. Bernard Mendy n'était pas loin de penser la même chose. «Si on change tout le temps, ça ne sert à rien. En apprenant ça ce matin, on était tous abasourdis et un peu déçus. Graille, on le connaissait depuis deux ans. On voulait qu'il continue. Mais ce n'est pas nous qui décidons.»
Au final, une décision très controversée, un futur flou, un club qui plonge dans une nouvelle crise, que penser des nouvelles errances du PSG ? Souhaiter peut être que sur le terrain, les joueurs donnent l'exemple à leurs patrons, dès samedi à Lille.