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le 09/11/2005 à 22h55

Signorino, l’étincelle du FC Nantes

Arrivé de Metz sur la pointe des pieds, le nouvel arrière gauche nantais s'est rapidement imposé comme l'un des meilleurs joueurs de l'équipe, certainement le plus régulier. Lassé des mauvais résultats de Nantes, Signorino a sonné la révolte fin octobre. Depuis, Nantes a battu Le Mans, éliminé Lyon et vient de battre Nancy (3-0).

Parisien d'origine, Messin de coeur

Né à Nogent-sur-Marne, en région parisienne, Franck Signorino a rapidement rejoint le centre de formation du FC Metz, club qui lui a permis de devenir professionnel. S'il a quitté Metz aujourd'hui, il ne renie pas pour autant le passé, et sait ce qu'il doit au club lorrain. «Je suis arrivée à Metz à 15 ans et demi, j'y ai tout appris, non seulement en tant que joueur mais également en tant qu'homme, reconnaît-il. C'est là que j'ai passé mon bac, mon permis de conduire. Je dois tout à Metz tant au plan sportif que professionnel. J'y ai connu ma fiancée qui m'a suivi à Nantes et qui, j'espère, deviendra ma femme.» Supporter du PSG dans son adolescence, Signorino est désormais imprégné du FC Metz. «Avant, je répondais que le Paris-Saint Germain était le club de mon coeur, dit-il. Parce qu'il m'a fait vibrer pendant mon enfance. Aujourd'hui, je peux l'affirmer : il s'agit de Metz.» Le départ pour Nantes qui reste sur une saison catastrophique, et n'enthousiaste plus vraiment les foules depuis plusieurs saisons, a déçu une partie du public messin. Mais, à juste titre, Signorino pense à l'avenir : «Ils n'ont pas pris le même recul que moi» , remarque le défenseur nantais. «J'ai une vision à plus long terme avec le FC Nantes qui représente huit titres de champion de France, trois coupes de France et des participation régulières à l'UEFA, avec un effectif aux qualités individuelles dont on connaît la valeur.»

Défenseur de 24 ans en provenance d'un club modeste, pas grand monde ne pensait en août que Franck Signorino deviendrait l'un des moteurs du FC Nantes deux mois plus tard. Ambitieux, compétiteur très motivé par l'arrivée dans son nouveau club, Signorino apporte un souffle nouveau dans l'équipe nantaise. Grâce à une grosse envie de réussir. «Nantes me permet de franchir un nouveau palier au classement et peut-être de jouer de nouvelles compétitions comme la Coupe Intertoto ou la Coupe d' Europe, expliquait clairement Signorino sur le site du FC Nantes. La saison passée du FCNA était un accident. Cette équipe vaut mieux. Certains joueurs ont participé au titre de 2001 et d'autres sont de grands espoirs, pistés par les plus grands clubs. Et pour preuve que j'y crois, c'est que j'ai signé quatre ans !» Le prestige et l'environnement du FC Nantes a donc convaincu Franck Signorino de signer : «C'est un ensemble de choses qui m'a fait venir à Nantes, raconte-t-il. Le stade avec 36 000 personnes possibles, le nombre de maillots dans les tribunes, la ferveur du kop...» Outre venir à Nantes, Signorino aurait pu suivre son ex-entraîneur à Metz, Jean Fernandez, parti à l'OM. «Il souhaitait me faire venir mais cela semblait compliqué. Il m'a d'abord demandé d'attendre mais après ma signature, il m'a félicité et m'a dit que c'était un bon choix sportif dans ma carrière. Nantes a été très clair et voulait vraiment me faire venir.»

Le jeu à la nantaise en question

Après une saison 2004-2005 très difficile, Nantes fait un début de championnat laborieux. Le fameux jeu à la nantaise n'est plus aussi efficace qu'il y a quelques années. A la reprise du championnat, Robert Budzynski tirait déjà la sonnette d'alarme et justifiait ainsi la signature d'un joueur comme Signorino. «Même si nous avons terminé cinquième défense du championnat, nous avons manqué de défenseur dans l'âme, rappelle Budzynski. Nous avons été trop collectif, nous nous sommes trop réfugié dans le collectif. Cela nous a d'ailleurs amené à apporter quelques modifications dans le travail à la formation pour marier le collectif et l'intervention individuelle.» Serge Le Dizet d'ailleurs attendait beaucoup de son joueur, et n'est pas déçu. «Avec son état d'esprit, il s'est immédiatement fondu dans le groupe, dit-il. C'est un défenseur accrocheur, tonique mais il sous-estime encore son potentiel offensif. Il a des possibilités athlétiques intéressantes, un bon timing et un jeu de tête efficace pour un joueur de cette taille (1m73), capable d'apporter le soutien aux milieux et aux attaquants.»

L'impact de Signorino sur l'équipe dépasse le cadre du terrain. Agacé par les résultats décevants du FC Nantes en ce début de saison, Signorino s'est exprimé. Comme s'il sentait que les anciens du club s'étaient presque résignés, ou en tout cas habitués à ces résultats. Signorino a tenté de réveiller un club en hibernation : «Ici, les joueurs sont habitués à faire du beau jeu, à jouer juste, à avoir la maîtrise du ballon mais sans aller forcément au mastic. Or le football moderne, c'est avant tout être comme des chiens sur le ballon, le récupérer et se projeter le plus vite possible vers l'avant. En deux, trois passes maxi. Le temps des attaques placées à cinq, six, sept passes, comme en 1995, est révolu. Il faut tourner la page. Maintenant, je suis persuadé que le football nantais est parfaitement capable de s'adapter.» Dynamique, Signorino apporte beaucoup de punch à une équipe nantaise qui ronronne trop souvent. Il amène ses qualités défensives, à la Gabriel Heinze. «Serge le Dizet m'a appelé avant mon transfert et je savais qu'il attendait de moi cette tonicité et cette agressivité en défense, révèle Signorino.» Il montre également qu'il sait monter et passer à l'attaque, à l'image de son but face à Nancy, samedi dernier. Son deuxième seulement en L1. «J'ai souvent été bridé en attaque, regrette-t-il. Je ne demande qu'à progresser.»

Pas que le foot !

Suivi par l'OM, c'est maintenant Lyon qui s'intéresse à Signorino, plus particulièrement depuis le match de Coupe de la Ligue lors duquel il a séduit Jean-Michel Aulas. «L'OL a un oeil sur moi, admet Signorino. Mais ni mon président, ni moi n'avons eu de contact direct avec les dirigeants lyonnais.» Cela ne le trouble guère. «J'ai signé pour quatre ans et je veux grandir avec le FCNA» , a-t-il reprécisé, si besoin était. Joueur le plus régulier du FC Nantes depuis le début de la saison, Signorino a brillé lors du match qui restera comme la première contre-performance de l'OL de la saison. L'ancien messin semble donc avoir franchi un palier dès ses premiers mois avec Nantes. Plus de médiatisation, et une grosse motivation avec ce nouveau défi, l'ont révélé au public. Pour autant, le foot n'est pas tout dans la vie de l'arrière gauche des Canaris. S'il est aujourd'hui en train de devenir l'un des meilleurs joueurs de L1 à son poste, Franck Signorino n'a pas toujours été gâté. Ses malheurs lui ont fait prendre conscience de ne pas tout miser sur le foot, lui qui avait un certain potentiel pour les études.

«J'ai été victime d'une fracture de fatigue au tibia lors de la saison 1999-2000, confesse Signorino. Puis j'ai enchaîné sur une mononucléose un an après, qui m'a éloigné des terrains pendant cinq mois.» Après avoir obtenu son bac Economique et Social avec mention assez bien en 1999, l'ancien Messin s'est orienté vers un DUT Techniques de commercialisation. En 1999-2000, le joueur a débuté son DUT avec quelques aménagements. Il a obtenu sa première année en 2001, mais la suite a été plus difficile. «Il fallait jongler entre les entraînements et les cours, se remémore Signorino. Et faire face à Jean Fernandez, un coach exigeant, qui souhaite que tout joueur consacre sa vie au football.» En 2004, Signorino a fini par obtenir sa deuxième année de DUT. Il va d'ailleurs valider son année par un stage au FC Nantes ! A 24 ans seulement, Signorino pense donc à la suite. «Quand on prend sa retraite, on n'est plus rien aux yeux du monde extérieur en l'espace de six mois. On tombe dans un anonymat qui fait peur» , estime le défenseur des Canaris, qui se verrait bien en tout cas rester dans le domaine du sport.

Après huit ans au FC Metz, Franck Signorino change de monde, et ses performances vont au-delà des espérances. Avec ce défenseur tonique et accrocheur, le FC Nantes tient peut-être l'une de ses seules bouées de sauvetage pour ne pas revivre une saison cauchemardesque comme la précédente…

Nom : Signorino
Prénom : Franck
Né le 19 septembre 1981 à Nogent-sur-Marne
Taille : 1,73 m
Poids : 65 kg
Clubs : Metz, Nantes (depuis juillet 2005).

Par Julien Gorenflot, le 09/11/2005 à 22h55

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