Après l'attaque en règle de Joseph Blatter mercredi (lire ici), Michel Platini a répliqué ce jeudi lors d'un entretien accordé au journal suisse Le Matin. Suspendu de ses fonctions pendant 90 jours, le président de l'UEFA estime être victime d'une croisade visant à lui barrer la route vers les sommets de la FIFA.
De l'huile bouillante sur la tête de Platini
«J'ai l'impression d'être un chevalier du Moyen Age devant une forteresse. J'essaie d'entrer dans celle-ci pour y ramener le football, mais à la place on me verse de l'huile bouillante sur la tête» , a-t-il lâché.
S'il ajoute néanmoins ne pas vouloir croire à «la théorie du complot» , Platini estime qu'il y a une disproportion entre les faits qui lui sont reprochés (un paiement décalé et hors contrat signé de 1,8 million d'euros en rétribution d'un poste de conseiller tenu auprès de Blatter entre 1998 et 2002) et «la violence de sa suspension provisoire» prononcée par le comité d'éthique de la FIFA.
Platini se sent le plus légitime pour diriger la FIFA
Malgré cette sanction, la FIFA a décidé d'homologuer sa candidature à l'élection de la présidence de l'instance mondiale du football. Un poste pour lequel le Français estime être le plus légitime. «On veut m'empêcher de me présenter car on sait que j'ai toutes les chances de gagner. Je suis le seul à avoir une vision transversale du football» , a-t-il estimé.
«J'ai été joueur, entraîneur de l'équipe de France, dirigeant de club avec Nancy, organisateur d'une Coupe du Monde et, aujourd'hui, patron de la plus puissante confédération, un parcours que j'ai accompli avec honnêteté. Je suis en toute modestie le plus à même de diriger le football mondial» , a plaidé Platini. Ses concurrents (le Prince Ali Ben Al-Hussein, Musa Hassan Bility, Jérôme Champagne, Salman et Tokyo Sexwale) ne seront évidemment pas de cet avis.
Platini paie au prix fort d'avoir fait confiance à Blatter
Reste à savoir si le chevalier Platini est aussi blanc qu'il le prétend. En cause, ce fameux paiement de 1,8 million d'euros. Selon certaines sources, le Français et Blatter avaient passé un accord oral mais aucun contrat n'avait été signé justifiant ce montant, ce qui pose problème aujourd'hui. Certains soupçonnent même l'existence d'une caisse noire ayant servi à ce paiement, ce que dément le président de l'UEFA.
«C'est le directeur financier Kattner qui a procédé au virement» depuis «un compte régulier de la FIFA» , a-t-il affirmé, ce qui sous-entend que tout est transparent. S'il n'est pas un homme d'argent, Platini paie aujourd'hui sa légèreté, à savoir qu'aucune trace écrite ne justifie ce paiement. Ce qui pourrait au final l'empêcher d'entrer dans la forteresse.
Croyez-vous à la sincérité de Michel Platini ? Parviendra-t-il à succéder à Joseph Blatter à la tête de la FIFA ? Pour en débattre, rendez-vous ci-dessous dans l'espace "Commentaires" ...