
La Suisse part légèrement favorite de sa confrontation avec l'Ukraine. Ses bonnes prestations dans le groupe G plaident en sa faveur : après avoir tenu l'équipe de France en échec (0-0), elle est venue à bout du Togo puis de la Corée du Sud, à chaque fois sur le score de 2-0. Défensivement, la Nati est armée pour contenir les assauts d'Andreï Shevchenko : elle est la seule équipe parmi les trente-deux engagées à ne pas avoir encore encaissé le moindre but. Pas étonnant que le gardien helvète Pascal Zuberbühler ait tenu à féliciter «tout le monde pour le travail défensif qui a été réalisé» après la victoire face aux Sud-Coréens. Malheureusement, le sélectionneur Köbi Kuhn devra désormais composer sa défense sans Philippe Senderos, excellent pendant le premier tour mais victime d'une luxation de l'épaule et forfait pour la suite de la compétition. Mais la Suisse, ce n'est pas qu'une défense : Kuhn peut désormais compter sur son avant-centre Alexander Frei, revenu à son niveau après une longue blessure et déjà auteur de deux buts dans ce Mondial. Jeune, sûre d'elle et bien organisée, la Suisse a tout à gagner de ce huitième de finale.
De l'enfer au paradis. Lorsque l'Ukraine s'est inclinée face à l'Espagne (4-0) pour son entrée en lice, ses supporters ont dû penser que la qualification pour les huitièmes de finale s'évaporait. C'était sans compter la réaction des coéquipiers d'Andreï Shevchenko, vainqueurs de leurs deux matches suivants : contre l'Arabie Saoudite (4-0) d'abord, ce qui leur permettait d'effacer leur différence de but négative, puis face à la Tunisie (1-0). La manière, elle, n'a pas vraiment convaincu : contre la Tunisie réduite à dix dès la fin de la première mi-temps, les hommes d'Oleg Blokhine ont joué «petit bras» , ne prenant l'avantage que sur un penalty sévère obtenu puis frappé par «Sheva» . L'ancien attaquant du Milan AC s'est d'ailleurs montré discret tout au long de ce premier tour, malgré deux buts inscrits, son compère Andreï Voronine carrément brouillon. Les milieux de terrains se sont davantage distingués, à l'image du brillant passeur Maxim Kalinitchenko, joueur du Spartak Moscou, ou du récupérateur Anatoleï Tymostchouk (Chakhtior Donetsk). Inconstante jusqu'à maintenant, l'Ukraine devra se montrer sous son meilleur visage pour battre la Suisse.
Revue d'effectifs
Köbi Kuhn doit faire face à une absence de taille, celle de son défenseur central Philippe Senderos, touché à l'épaule. Buteur contre la Corée du Sud, le joueur d'Arsenal, âgé de 21 ans, sera remplacé par un autre Gunner encore plus jeune, Johan Djourou. Celui-ci ayant réalisé d'excellentes prestations pendant les matches de préparation, le sélectionneur suisse assure pouvoir le remplacer «sans préjudice pour l'équipe» . Gygax, absent contre la Corée, devrait être remis.
Deux suspendus sont à déplorer dans les rangs ukrainiens : les défenseurs Vyacheslav Svidersky et Andreï Rusol - ce dernier est l'auteur du premier but face à l'Arabie Saoudite - ont tous deux écopé face à la Tunisie leur deuxième carton jaune. Quant à Yesersky, une blessure contractée lundi à l'entraînement laisse planer le doute sur sa participation. C'est donc toute sa ligne défensive que Blokhine risque de devoir recomposer ; Tchigrinsky, 19 ans, aucune sélection, pourrait même être lancé.
Les équipes probables
Suisse : Zuberbühler – P. Degen, Djourou, Müller, Magnin – Vogel, Cabanas – Barnetta, Yakin (ou Gygax), Wicky – Frei.
Ukraine : Chovkovsky – Vachtchouk, Yesersky, Chigrinsky, Nesmatchny – Rebrov, Goussine, Tymostchouk, Kalinitchenko – Voronine, Shevchenko.