

La meilleure défense, c'est l'attaque. Son arrière-garde ayant montré d'inquiétants signes de fébrilité lors du match d'ouverture face au Costa Rica, le sélectionneur allemand Jürgen Klinsmann a demandé à son équipe de jouer encore plus haut et de garder le plus longtemps possible la balle dans le camp adverse. Bilan, 11 buts marqués en cinq matches, dont 5 par Miroslav Klose, et un seul encaissé, en quart de finale face à l'Argentine, depuis ce fameux premier match. La Mannschaft s'appuie sur un jeu de passes courtes et rapides déployé sur toute la largeur du terrain. Une tactique spectaculaire que le président de la fédération allemande Theo Zwanziger a saluée ( «Klinsmann a donné une philosophie nouvelle à l'équipe d'Allemagne» ) et pour l'instant payante, même si Ballack et les siens ont montré face aux Argentins leurs premiers signes de fatigue. Heureusement, le public est là pour soutenir ses favoris en cas de coup de moins bien. Confiance, efficacité, soutien populaire... L'Allemagne part favorite de cette première demi-finale.
Difficile d'évaluer le véritable niveau de l'équipe d'Italie. Parmi les quatre demi-finalistes, c'est elle en effet qui a bénéficié du tableau le plus dégagé, en affrontant successivement l'Australie en huitièmes de finale et l'Ukraine en quarts. En outre, le contexte des matches de la Squadra Azzura ne lui a que rarement permis de montrer son visage le plus offensif : ouvertures du score rapides , expulsion face aux Etats-Unis puis contre l'Australie, pénurie d'arrières centraux... Mais on a trop vite fait de l'Italie version 2006 une équipe calculatrice et défensive, héritière du catenaccio des années 1980. S'il est vrai que sa défense, guidée par Buffon et Cannavaro brillants, n'a encaissé qu'un but, ses attaquants ne sont pas des amateurs non plus : Toni reste sur un doublé tandis que Gilardino, Iaquinta et Inzaghi ont tous marqué une fois. Une défense de fer (il faut au moins ça face à la machine Klose), un milieu fourni (Perrotta, Pirlo et Gattuso à la récupération), une attaque réaliste... Lippi en est sûr, «ce sera difficile pour l'Allemagne» .
Revue d'effectifs
Jürgen Klinsmann devra se passer d'un des piliers de son milieu de terrain : pour s'être battu à l'issue de la rencontre face à l'Argentine, Torsten Frings a été suspendu un match ferme par la FIFA. Sebastian Kehl, joueur du Borussia Dortmund, devrait le remplacer aux côtés de Ballack. Odonkor, très tranchant lors de son entrée en jeu en quarts de finale, devrait encore débuter sur le banc.
Si Daniele de Rossi est toujours suspendu après le coup de poing qu'il a adressé à un joueur américain au premier tour, Marco Materazzi sera quant à lui de nouveau disponible. Il reprendra donc sa place dans l'axe de la défense en remplacement de l'intérimaire Andrea Barzagli. Alessandro Nesta, le premier choix de Lippi à ce poste, est toujours convalescent.
Les équipes probables
Allemagne : Lehmann – Friedrich, Metzelder, Mertesacker, Lahm – Schneider, Ballack, Kehl, Schweinsteiger – Klose, Podolski.
Italie : Buffon – Zambrotta, Materazzi, Cannavaro, Grosso – Camoranesi, Pirlo, Gattuso, Perrotta – Totti – Toni.