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le 28/12/2006 à 17h20

Bordeaux, retard à l'allumage

Après une campagne 2005-2006 réussie, les Bordelais n'ont pas réussi à se maintenir parmi les premières places et peinent à décoller au classement. La Ligue des Champions, qui ne leur a pas réussi cette saison, reste néanmoins à portée pour les joueurs de Ricardo, qui devront s'acheter une régularité en Ligue 1.

«Vivement 2007 !» Ricardo, entraîneur des Girondins de Bordeaux, est impatient d'en finir avec l'année en cours. Un signe. Cette année, le classement des Girondins à mi-parcours n'est pas catastrophique. Avec une huitième place au classement, avec 29 points et six unités de retard sur Lens, le dauphin (le leader lyonnais a déjà un tour d'avance, avec 21 points de plus), tout reste jouable. Pourtant, peu de Bordelais se satisferont de ce premier acte, laborieux et bien décevant par rapport aux promesses de la saison dernière. Il faut dire que pour sa première année au club, Ricardo avait mis la barre assez haut, avec une seconde place décrochée haut la main grâce, notamment, à une défense de fer. Une défense qui, depuis, s'est sérieusement perméabilisée. L'an passé, les Bordelais avaient encaissé 25 en 38 rencontres de championnat. Cette saison, à mi-parcours, Ulrich Ramé a déjà encaissé 22 buts ! L'absence de Marc Planus, blessé, s'est faite cruellement sentir.

Trop faible pour les gros, trop fort pour les petits

Une fébrilité qui s'est surtout ressentie face aux premiers rôles du championnat. Dans ses rencontres directes avec les sept premiers du championnat, les Girondins présentent un bilan catastrophique. Une seule victoire (face à Saint-Etienne), six défaites en sept matches, 14 buts encaissés, et des raclées prises à Lens et à Lille (3-0 à chaque fois). Cinq de ces rencontres se déroulaient, certes à l'extérieur (Lyon est venu s'imposer en terre bordelaise), mais le constat reste implacable : les Bordelais ne soutiennent pas, pour l'instant, la comparaison avec les premiers rôles. En 19 rencontres, ils comptent déjà huit défaites en championnat, soit trois de plus que sur l'ensemble de la saison dernière.

Un bilan morose renforcé par le parcours décevant des Bordelais en Ligue des Champions. Après un match nul encourageant sur la pelouse de Galatasaray, les Girondins ont failli face aux gros du groupe. Deux défaites sur le même score (0-1) concédées à domicile face au PSV Eindhoven et face à Liverpool, puis une déroute subie à Anfield (3-0). Les victoires glanées contre Galatasaray puis à Eindhoven (3-1 dans les deux cas) assurent leur place en UEFA aux Bordelais, mais laissent surtout la désagréable impression d'un gâchis qui aurait pu être évité avec un peu plus d'audace. Aujourd'hui demi-finaliste de la Coupe de la Ligue, et toujours en course pour la Coupe de l'UEFA, les Bordelais ont encore l'occasion d'offrir un nouveau titre au club. Mais la Ligue des Champions est le réel objectif bordelais. Pour l'atteindre, il faudrait qu'une vraie dynamique positive s'installe. Or, Bordeaux n'est parvenu qu'à deux reprises à enchaîner deux victoires d'affilée. A chaque fois, deux défaites ont suivi.

Pourtant, Johan Micoud tempère sur le site du club : «il faut y croire ! On essaie de faire des choses, d'avancer, même si c'est difficile. Une équipe, on sait que c'est délicat à construire. Il ne faut pas oublier que cela ne fait que quatre mois que nous sommes ensemble. (… ) Mais je pense que nous sommes sur la bonne voie…» Car Bordeaux, malgré cette morosité ambiante, est parvenu à se maintenir à flots. 9 victoires, surtout sur des équipes de bas de tableau. Les Girondins ont su se faire respecter face aux petits clubs (Sedan, Troyes, Nice…) et face aux grosses cylindrées en manque de confiance (victoires à Paris, contre Monaco). Des succès étriqués pour la plupart (deux tiers des victoires sur un petit but d'écart), acquis malgré une qualité de jeu intermittente et des individualités au rendement limité.

Peu de satisfactions, la déception Micoud

Parmi les principales attractions du dernier marché des transferts, le retour de Johan Micoud en terre girondine avait tout d'une sacrée bonne affaire pour le club. Mais l'ancien maître à jouer du Werder de Brême a connu une réadaptation délicate. Un but pour son premier match, puis une longue suite de matches quelconques, durant lesquels une bonne passe venait parfois ponctuer une ribambelle de mauvais choix. Pris en grippe par une partie du public de Chaban-Delmas, l'ancien International a redressé la barre sur ses dernières prestations (notamment face à Saint-Etienne et à Paris). Stoppé dans sa progression par une blessure, il a encore tout à prouver. Parmi les autres déceptions du milieu, Julien Faubert a connu un passage à vide malvenu alors que Raymond Domenech venait de le convoquer chez les Bleus. Le Brésilien Fernando a lui aussi déçu par moments, faisant même un petit passage sur le banc de touche. En attaque Marouane Chamakh, blessé pendant une partie de la saison, tarde à confirmer son statut d'espoir (deux petits buts, dont un penalty), alors que Laslandes n'a plus son rendement d'autrefois (1 seul but) et que Edixon Perea et Francia cirent le banc. Sans oublier tous ces joueurs qui ne déméritent pas, mais qui n'ont pas vraiment apporté un gros plus (Jurietti, Marange, Ducasse, Dalmat…)

En fait, les réelles satisfactions sont à aller chercher chez les tauliers de l'équipe. Le meilleur Bordelais de ce début de saison est un ancien de la maison, même s'il n'a que 22 ans. Après une dernière saison frustrante sur le plan personnel, Rio Mavuba a su se rendre à nouveau indispensable. Quand son équipe se noie, il est souvent le seul à surnager. Quand elle est dans un bon jour, il est la rampe de lancement. Derrière, Ramé et Darcheville continuent à tenir la baraque tant bien que mal. Et en attaque, Darcheville a été assez efficace à défaut d'être régulier (6 buts en 13 titularisations, soit plus d'un quart des buts de son club). Sans oublier les 4 buts d'un Wendel en pleine phase d'acclimatation, et le talent du jeune Obertan, dont les entrées en jeu furent plus que séduisantes. Pas suffisant néanmoins pour que les dirigeants bordelais n'envisagent pas quelques retouches à leur effectif, notamment en attaque. La filière brésilienne aurait d'ores et déjà été activée pour faire venir un attaquant supplémentaire. Les Brésiliens Bobo (Besiktas Istanbul) et Dagoberto (Atletico Paranaense), ou encore l'Argentin Marco Ruben (Rosario Central) seraient suivis. L'arrivée pourrait être conditionnée par des départs (Francia, Perea, voire Darcheville). Réponse dans quelques jours.

Par Patrick Audouard, le 28/12/2006 à 17h20


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