
Certes, Louis-Dugauguez n'a guère inspiré les parisiens, mais Sedan n'a rien fait pour leur faciliter la tâche : constante volonté de jouer vers l'avant, efficacité offensive (ouverture du score dès la 7ème minute), solidité défensive, pour une victoire 2-0 qui relance totalement l'équipe de Pasqualetti. «Cette victoire est importante dans la mesure où elle nous laisse encore espérer. Elle ressert encore plus les équipes qui luttent pour le maintien. Il est évident que si nous avions perdu, la suite aurait été compliquée» , avouait après la rencontre l'entraîneur en bleu de chauffe.
Le show et l'effroi
Attaquer, attaquer, attaquer : tel est le credo de Sedan depuis le début de la saison. Si ce principe audacieux fait du club l'une des meilleures forces de frappe de la L1 (la 5ème plus exactement, avec 35 buts inscrits), elle a également conduit à exposer la défense : ainsi, il n'est pas rare de voir Sedan s'incliner sur des scores d'avant-guerres ou concéder des nuls à quatre buts. Si l'effort est louable, il a coûté quelques points précieux, comme récemment face à Auxerre (2-2, avec un coupable relâchement dans les arrêts de jeu). Mais l'arrière-garde s'est stabilisée : en témoigne les deux dernières victoires contre Rennes (2-0) et Paris.
Des individualités qui s'affirment
Les joueurs semblent s'être révoltés. En défense, la paire Sartre-Yahia fait le boulot, sobrement mais efficacement : elle n'a pour ainsi dire pas été inquiétée par Frau et consorts, samedi. Les milieux Abdelnasser Ouadah et Morgan Amalfitano, pas vraiment tranchants jusque là, ont su hausser leur niveau de jeu. Et d'ici trois semaines, quand Stéphane Noro (le Juninho autochtone) reviendra, ses coups de pieds arrêtés ajouteront une menace supplémentaire dans les surfaces adverses.
Sedan peut aussi remercier Joseph-Désiré Job : auteur de 7 réalisations en 16 matchs, il est l'un des artisans de ce réveil. Après s'être égaré dans les Fish'n'Chips de Middlesbrough ces dernières années, le Camerounais redémontre toute son adresse dans la surface. Vif, il profite du travail de Pujol et des centres de ses partenaires. Car Sedan s'écrit avec deux ailes : celle de Nadir Belhadj est la plus clinquante. Le futur lyonnais, leader technique de sa formation, a du caractère. Et du talent, lui qui découvre la L1 à seulement 24 ans. «Je rêvais de la Ligue 1. Et match après match, je m'épanouis. J'ai pris confiance et je suis allé crescendo, poursuit-il. Mais ma mission n'est pas terminée. Je veux que le club évite la relégation. Je voulais finir la saison avec Sedan pour me battre avec mes potes, pour ne pas que l'équipe descende» , confiait-il à Aujourd'hui en France, à la veille de Sedan-PSG.
Lanterne rouge depuis la 13ème journée, les Sangliers font partie de la meute d'équipes menacées, avec Nantes, Paris, Valenciennes, Nice et Troyes. Cinq minuscules points, écart lilliputien qui obligent Sedan à se montrer intraitable à domicile, tant les déplacements de fin de championnat ressemble à un chemin de croix : Lens, Lyon, Lille, Marseille… Intransigeance défensive, continuité offensive : cocktail indispensable pour arroser un éventuel maintien.