Un mot sur cette défaite face à Rennes, samedi dernier (0-2). Est-ce que cela scelle définitivement votre descente en Ligue 2 ?
Il faut être honnête : on ne se fait plus trop d'illusions… Mais tant que rien ne sera fait mathématiquement, on continuera jusqu'au bout. Notre objectif est maintenant de terminer honorablement. On veut éviter de finir à la 20e place, juste par fierté. Et puis on veut aussi jouer notre rôle d'arbitre jusqu'au bout car on va affronter des équipes qui jouent pour se maintenir ou pour se qualifier en Coupe d'Europe donc on n'a pas le droit de lâcher.
Comment était le vestiaire après cette défaite ?
C'était une ambiance de mort car on savait que cette défaite sonnait le glas du FC Nantes. Pour les purs nantais, comme Frédéric Da Rocha par exemple, cette défaite est encore plus dure à digérer car elle intervient face au voisin rennais. Moi je n'avais pas besoin de ça pour être déçu mais pour les supporters, ça augmentait encore un peu plus la déception. Le fierté en a pris un gros coup.
On sent le groupe nantais un peu désuni ces dernières semaines. Qu'en est-il vraiment ?
Franchement, ce n'est pas le moment de tirer sur l'un ou sur l'autre. On reparlera de tout ça en fin de saison…
Après l'incident l'ayant opposé à Dimitri Payet en milieu de semaine, Fabien Barthez a de nouveau pété les plombs et se serait battu avec des supporters après la rencontre face à Rennes. Peux tu nous en dire plus ?
Non car je n'en sais pas plus que vous ! J'ai lu ça dans les journaux ce matin. Moi, je suis parti par une porte dérobée pour justement éviter tout ça.
Mais alors pourquoi Barthez n'a-t-il pas eu lui aussi le droit d'éviter la foule ?
Ca, je n'en sais rien…
On attendait beaucoup de lui lors de son arrivée. Vous a-t-il déçu ?
Non, pas du tout. Concernant cet incident avec Dimitri (ndlr : Payet), ce sont des choses qui peuvent arriver dans tous les clubs mais chez nous, cela a pris une toute autre dimension car cela concernait Barthez. C'est vrai que le groupe est vraiment sous pression depuis de longues semaines et cela me semble normal qu'il y ait des incidents de ce type. Mais après, ce n'est pas à moi de distribuer les bons ou les mauvais points. Cela ne sert à rien de se tirer dans les pattes. S'il y a quelqu'un qui doit parler de ça, c'est l'entraîneur, pas moi.
En cas de descente en Ligue 2, as-tu déjà une idée de ce que tu vas faire ?
Non, pas pour l'instant. Mais je ne suis pas maitre de mon destin car je suis sous contrat avec Nantes. Je vais donc rencontrer mes dirigeants autour d'une table en fin de saison et on discutera alors de tout ça. Et puis ce serait prétentieux de ma part de dire que je ne veux pas joueur en Ligue 2. D'autant plus que pour l'instant, je n'ai reçu aucune proposition concrète.
Mais ça devrait vite venir ! Marseille pourrait perdre Taiwo et Abidal devrait partir de Lyon. Est-ce une possibilité de te voir les remplacer ?
Il faut le demander à ces clubs pas à moi [rires] ! Mais en tout cas, c'est évident que si l'un de ces clubs se présentaient à moi, je serai fortement intéressé, je ne peux pas dire le contraire !
Quels autres clubs t'attirent ?
Franchement, je suis absolument ouvert à toutes propositions. Je ne suis pas non plus fermé à l'idée de jouer la remontée en Ligue 1 avec Nantes ! Après, c'est vrai que l'objectif de tout joueur professionnel est de jouer parmi l'élite donc je regarderai attentivement ce qu'on me propose et je déciderai ensuite.
Tu n'es donc pas fermé à l'idée de partir à l'étranger ?
Pas du tout ! Je suis vraiment ouvert à tout et je n'ai pas non plus de championnat préféré. Je peux aussi bien partir en Allemagne qu'en Italie ou en Espagne. Ma famille est préparée à ça donc il n'y a pas de souci.
Un mot maintenant sur une actualité elle aussi brulante : l'élection présidentielle. As-tu voté dimanche dernier ?
Oui, bien sûr ! C'est un devoir et je trouve ça important. J'irai d'ailleurs voter dimanche prochain.
Peux-tu nous dire pour qui ?
Non [rires] ! Je fais parti de ceux qui pensent que la politique n'a rien à faire dans le football. Pour moi, on n'a pas à être porte parole d'untel ou untel. Chacun fait ce qu'il veut. Mon métier, c'est footballeur et pas homme politique donc même si je trouve ça important, vous ne me verrez jamais parler de ça en public. J'ai d'ailleurs refusé de participer au sondage organisé par l'Equipe Magazine avant le premier tour.
Que penses-tu alors de l'engagement de Lilian Thuram ?
Comme je vous disais, chacun fais ce qu'il veut, je n'ai pas à juger. Lilian Thuram a apparemment ressenti le besoin de s'investir, c'est son choix et ce n'est pas parce qu'il est différent du mien que je ne le respecte pas. Et puis il a une notoriété que je n'ai pas. Il a fait des choses pour le pays qui lui confère peut-être un peu plus de crédibilité pour parler de ces choses là.
Est-ce quelque chose dont vous parlez entre vous dans le vestiaire ou pas du tout ?
Franchement, c'est un sujet assez tabou… Et puis vous savez, avec ce que vit notre club, on a un peu la tête à autre chose en ce moment. Mais cela ne veut pas pour autant dire que l'on vit dans notre bulle. On a bien sûr parlé des résultats du premier tour mais sans entrer dans les détails. Cela devient tabou à partir du moment où l'on parle de ses engagements personnels.
Vas-tu regarder le débat Sarkozy-Royal, mercredi prochain ?
Oui, et avec une grande attention ! Je vais regarder ça tranquillement chez moi dans mon canapé et j'attends ça avec impatience ! Je sais déjà pour qui je vais voter mais j'attends quand même d'entendre les arguments des uns et des autres. Comme en matière de transfert, je suis ouvert à tout [rires] !
Donc tu as voté Bayrou ?
[rires] Je ne vous dirai rien !