Désigné comme favori, le Paris Saint-Germain a tout de même chuté sur la pelouse du Borussia Dortmund (2-1), mardi, lors du 8e de finale de la Ligue des Champions. Si le club de la capitale est très loin d'être mort avant la manche retour, prévue dans trois semaines, il n'en demeure pas moins que le résultat, décevant, reste trompeur. Car comme trop souvent ces dernières années, la prestation d'ensemble a été largement insuffisante.
Le PSG n'était pas en mode C1
Le premier mot qui est revenu sur toutes les bouches, et ce dès le premier quart d'heure, c'est l'intensité. Encore une fois, les Parisiens ont semblé dépassés à ce niveau. Alors que les partenaires d'Emre Can ont joué comme des morts de faim, les joueurs de la capitale ont donné l'impression de ne pas mesurer l'ampleur de l'événement. Des transmissions pas assez rapides, des mouvements mous, un repli lâche des attaquants, les visiteurs ont affiché un visage suffisant durant plus d'une heure, jusqu'à l'ouverture du score d'Erling Braut Håland, à la 69e minute.
Comment justifier un tel comportement ? Pour Thomas Tuchel, il y avait une part de peur. «On manque un peu de confiance, j'ai la même impression. Je ne sais pas pourquoi, on a la qualité. On a plus de qualité par rapport à ce qu'on a montré ici, et pourtant c'était nécessaire de montrer cette qualité. On a joué avec trop de peur de faire une erreur, et ce n'est pas bien. On doit jouer en cherchant les solutions et elles vont arriver si tout le monde est là. On a joué avec trop de peur, on pense trop aux erreurs et forcément elles arrivent» , a réagi le coach allemand.
Tuchel s'est troué
L'homme de 46 ans est lui aussi passé à côté de son match. Alors qu'il a pris l'habitude d'opter pour un 4-2-4 ces derniers mois, l'ancien technicien du BvB a décidé de miser sur un 3-4-3. Si cette tactique permet au bloc d'être plus dense sur les phases défensives, pour éviter les contres supersoniques de Dortmund, elle n'a pas du tout porté ses fruits sur les phases offensives. Car Marquinhos, qui aurait pu monter d'un cran pour faire souffler l'équipe, a passé son temps à revenir à hauteur de Thiago Silva, positionné très bas sur la pelouse.
En plus de cette tactique beaucoup trop frileuse face à une équipe qui n'est pas réputée pour avoir une défense solide, Tuchel s'est montré beaucoup trop laxiste en subissant les événements. Alors que Lucien Favre a lancé Giovanni Reyna, passeur décisif sur le second but de son compère norvégien, dans un temps fort, afin de dynamiter une défense parisienne qui reculait, Tuchel a attendu le dernier quart d'heure pour incorporer Pablo Sarabia. Son seul changement, alors que Mauro Icardi et Edinson Cavani étaient bien disponibles. Trop peu au vu de certaines performances.
A part Navas, c'est le néant
Mais pointer du doigt uniquement sur Tuchel serait malhonnête, puisque ses joueurs n'ont pas du tout répondu présent pour ce rendez-vous. Tous autant qu'ils sont, excepté Keylor Navas. Thiago Silva, attendu au tournant, a une fois de plus montré qu'il ne tolérait pas la pression en jouant parfois une dizaine de mètres derrière ses partenaires défensifs. Si Marco Verratti (dont la nouvelle suspension stupide va faire grincer des dents) a été précieux dans ses interventions, le milieu italien a raté des passes inhabituelles en perdant un nombre incalculable de ballons sur ses relances peu précises.Il faut dire que l'Italien n'a clairement pas été aidé par Idrissa Gueye, qui a erré comme une âme en peine, donnant l'impression de ne pas être à sa place pour un match de ce niveau.
Et l'attaque ? Ce n'est guère mieux. Angel Di Maria, transparent, s'est fait manger tout cru dans les duels par Dan-Axel Zagadou. Que dire de Kylian Mbappé ? Le Français a multiplié les mauvais choix avec des gestes techniques trop superflus. Symbole de son match raté, le Tricolore a réalisé la différence sur la seule action où il a joué simple, en courant tout droit... Quant à Neymar, il s'est entêté dans des séries de dribbles souvent inutiles qui n'ont clairement pas aidé ses partenaires, certes statiques, à prendre confiance. Collectivement, individuellement, ce PSG a du travail avant la manche retour...
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