Souvent critiqué pour l'absence de véritable passerelle entre le centre de formation et son équipe première, l'Olympique de Marseille tient peut-être une explication.
En effet, son président Pablo Longoria, qui n'a pas directement été interrogé sur le club phocéen, mais plutôt sur le football français en général, a livré son analyse sur l'évolution des jeunes tricolores.
Pas de jeu à la française
Et selon lui, nos club parviennent uniquement à former des individualités de qualité, et non des éléments prêts à s'intégrer rapidement dans un collectif. «Tous les clubs viennent recruter en France parce que c'est le pays exportateur par excellence en Europe, en raison de son mélange de cultures» , a constaté le patron de l'OM dans les colonnes d'El Pais.
«Mais il y a une chose fondamentale à comprendre, c'est que la formation en France est comparable à la formation des joueurs de basket aux États-Unis» , a-t-il décrit. Cela pourrait ressembler à un compliment sauf que… «C'est le football qui se joue dans la rue, c'est la formation individuelle plutôt que collective, a ajouté Longoria. On y forme des joueurs très individualistes, non pas dans une idée de jeu concrète, dans cette recherche d'identité. En France, il n'y a pas de modèle de jeu français.»
Les coachs tricolores en manque d'idées
Pour appuyer sa théorie, l'ancien directeur sportif souligne que la France est «l'un des pays qui exportent le moins d'entraîneurs» car «ils ne proposent pas d'idées collectives» . Alors que les joueurs s'exporteraient facilement grâce des qualités développées dans la rue, «surtout dans beaucoup de quartiers de Paris, Marseille et Lyon» . «(…) C'est pour ça qu'ils suivent une formation individualiste qui les aide à faire des différences. Mais ils ne sont pas formés pour s'intégrer à un modèle de jeu» , a insisté Longoria, qui ne s'est pas arrêté là.
Dans ce même entretien, l'Espagnol s'est aussi penché sur les spécificités de la Ligue 1, un championnat réputé physique et assez pauvre techniquement. «Le championnat français est compliqué à cause du grand nombre de transitions et de la puissance des joueurs, a analysé le dirigeant. Quand tu joues beaucoup de matchs, tu es dépassé par le rythme. Il faut trouver cet équilibre et ajouter des pauses (des phases de temporisation, ndlr).» Puis Longoria a évoqué la philosophie de l'équipe de France.
La proposition de Longoria
Tout le monde sait que les Bleus, principalement face à de grandes sélections, pratiquent un jeu de contre. «Mais en Ligue 1, on joue d'une manière totalement différente, et le PSG essaye de proposer beaucoup de choses en donnant les clés à ses individualités. Il n'y a pas de cohérence, a critiqué Longoria. C'est à nous les dirigeants, qui sommes responsables de certaines catégories, de donner aux clubs une identité claire.» Des propos qui risquent d'ouvrir un débat.
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