Ligue 1 : entre frustration et défaillances, les raisons de la flambée des violences

La fête est trop souvent gâchée. Alors que le retour des supporters devait ramener de la vie dans les stades de l'Hexagone, après de longs mois de matchs à huis clos en raison de la pandémie de Covid-19, il est finalement devenu un problème ces dernières semaines.

Des supporters frustrés par le huis clos

Mercredi, des débordements entre supporters ont encore eu lieu lors du match Angers-Marseille et renvoyé une nouvelle image négative du football français, qui connaît une recrudescence des débordements en tribunes depuis le début de la saison. Au total, cinq matchs ont déjà été émaillés par des violences entre supporters.

Pour expliquer ces agissements, certains avancent la grande frustration liée à l'absence d'accès au stade durant de longs mois en raison de la crise sanitaire. «On sort de 18 mois de huis clos et il y a une sorte de "rattrapage" et de trop plein d'énergie pour le retour des supporters» , explique Pierre Barthélémy, un avocat qui défend des groupes des supporters en France, pour RMC.

Des défaillances dans la sécurité

On observe également une défaillance de plusieurs services de sécurité. Comme l'explique L'Equipe, «de nombreux employés des sociétés spécialisées ont quitté, contraints et forcés, leur emploi en raison de la crise sanitaire et sont désormais remplacés par des novices» . Un manque d'expérience qui offre des failles aux fauteurs de trouble.

Pour contrer ces débordements, la LFP cherche des solutions. Elle envisage par exemple un éventuel retour des grilles au bord du terrain. La formation des stadiers est aussi un sujet de réflexion. «Ce n'est pas un statut salarié classique. Ils manquent de moyens. Lorsqu'il faut aller se mettre en risque dans des incidents et qu'on est aussi mal considéré, il y a un vrai problème. Il y a aussi un problème de formation» , confirme Pierre Barthélémy.

Augmenter les interdictions de stade ?

Concernant les sanctions, faut-il continuer de sanctionner les clubs ? Plusieurs voix s'élèvent pour réclamer plus de sévérité contre les fauteurs de trouble, et non contre les clubs. «Punir les clubs pour le comportement de quelques supporters, ce n'est pas la solution. Il faut aussi que les clubs osent se séparer de certains fans qui apportent un certain nombre de supporters et avec lesquels les clubs, historiquement, n'ont pas voulu se fâcher» , expliquait Roxana Maracineanu, la ministre déléguée chargée des Sports, cette semaine.

Ancien président de la LFP (2002-2016), Frédéric Thiriez va dans son sens et milite pour la multiplication des interdictions de stade. «Nous avons 500 interdits de stade en France. En Allemagne, ils sont 3 000 et en Angleterre 10 000. C'est l'axe principal de prévention. C'est très efficace. Ça permet de mettre à l'écart les individus qu'on connaît par la vidéo-surveillance. Tous nos stades sont équipés de vidéo-surveillance. Les policiers du PC sécurité avec le directeur la sécurité peuvent parfaitement identifier les fauteurs de trouble et c'est ceux-là qu'il faut cibler» , a-t-il affirmé sur France Info ce vendredi matin. Le retour de la sérénité dans les stades passera sans doute par là.

Pour vous, quelles sont les sanctions à prendre ? N'hésitez pas à réagir et à débattre dans la zone «Ajouter un commentaire» …