

Lequel de ces deux dits grands clubs remportera le bonnet d'âne cette saison : le Paris SG ou le RC Lens ? Celui qui ne gagnera pas la séance de rattrapage programmée samedi prendra une option définitive, à condition que le vainqueur ne descende pas en Ligue 2. Une occasion unique et inespérée se présente pour les deux clubs qui ont là la possibilité de sauver en partie une saison catastrophique et composter par la même occasion un billet pour la Coupe de l'UEFA, que ni l'un ni l'autre n'ont à un moment envisagé se payer par le biais du championnat. Nul doute que s'ils devaient choisir entre la coupe ou le maintien, les deux mal classés en Ligue 1 privilégieraient le deuxième cas de figure. Preuve que le budget ne fait pas tout, Rouge et Bleu (70 M€) et Sang et Or (45 M€) n'ont jamais pesé sur les joutes nationales depuis juillet dernier. Pire, ils ne sont jamais apparus dans la première moitié du classement ! Le malaise est profond et ce rattrapage par le biais de la Coupe de la Ligue constitue quasiment un petit miracle.
Lens est capable du bon et du mauvais au cours du même match, d'être mené 2-0 par l'OM pour finalement revenir à 3-3, de mener contre Toulouse avant de se faire rejoindre (1-1). Mais les hommes de Jean-Pierre Papin ont su se ressaisir à chaque rendez-vous de Coupe de la Ligue pour finalement se hisser avec brio jusqu'en finale. 17e en championnat avec 34 petits points (8v, 10n, 12d, 34 bp, 39 bc), les Nordistes a dû cravacher en coupe contre quatre adversaires de taille, dont trois squattent le premier tiers du classement du championnat (Lille (1-0), Monaco (1-2), Nancy (3-0) puis Le Mans (4-5 a.p.)). 18e avec 32 maigres points (7v, 11n, 12d, 27bp, 34bc), le PSG a bénéficié d'un tirage plus clément contre des Merlus jamais brillants en coupe, un club de L2, des Nordistes venus au Parc en touristes et des Auxerrois accrocheurs mais limités (Lorient (0-3), Montpellier (2-0), VA (4-0), Auxerre (3-2)). Les Parisiens n'en ont pas moins de mérite et tenteront de réitérer leur performance encourageante à Gerland dimanche dernier.
«Le contexte sera différent»
Bien malin qui peut prédire le nom du vainqueur samedi soir au Stade de France tant les deux équipes affichent des visages changeants d'un match sur l'autre et souvent même pendant. Si les hommes de Paul Le Guen comptent deux longueurs de retard en championnat, ils ont en revanche pris un léger ascendant psychologique avec un nul accroché à Bollaert (0-0, 2e journée) et surtout une victoire nette au Parc des Princes (3-0, 20e journée, but de Pauleta et doublé de Diané) cette saison. «Je pense qu'il faudra faire abstraction des rencontres précédentes face à Lens. Une finale c'est du 50/50. Le contexte sera différent, nous évoluerons sur terrain neutre et je pense que tout peut arriver» , prévient le latéral parisien Sylvain Armand. Toutes les rencontres qui nous restent sont des matchs de coupe car nous avons l'obligation de nous imposer à chaque fois », ajoute-t-il. Une tactique payante jusqu'à présent puisque le PSG est aussi qualifié pour les quarts de la Coupe de France. «Ce trophée serait une bonne nouvelle pour notre fin de saison, pour le club et les supporters.»
Du 50/50 ? Au-delà de la prudence naturelle des joueurs, les bookmakers affichent eux aussi des cotes proches avec un léger avantage pour le club de la capitale, preuve que les parieurs sont divisés. Difficile donc de dégager un favori tant Parisiens et Lensois sont imprévisibles. «On est Lens ! Nous n'avons pas à craindre le PSG. Ce sont deux clubs qui ont une vraie place dans le football français. On doit jouer cette finale à fond» , préconise le milieu lensois Yohan Demont. «C'est important de faire plaisir à nos supporters. Pour le club, c'est quelque chose de très important. Il est inconcevable de négliger un tel rendez-vous. En championnat, nous sommes dans une situation similaire. Les deux formations auront donc à coeur de remporter un trophée» . Ce ne sera pas une première pour les deux clubs, Lens l'ayant soulevé en 1999, le PSG en 1995 et 1998. Celui qui aura le plus envie de l'emporter pourrait comme souvent voir sa détermination récompensée. Mais quel que soit le résultat, les deux équipes n'auront pas le temps de savourer leur victoire ou ruminer leur défaite. Elles devront se replonger immédiatement dans leur malheur quotidien et cette satanée course au maintien.
Une finale de coupe vient généralement couronner une saison. Mais mal en point en championnat, le Paris SG et le RC Lens semblent avoir un objectif plus pressant qu'un trophée acquis en cinq matchs. Une victoire au Stade de France n'aura de saveur que si elle est suivie du maintien en Ligue 1.