

Le président de l'AS Monaco Michel Pastor doit commencer à se faire du souci. Son club enchaîne les mauvaises performances à domicile comme à l'extérieur depuis près de deux mois. Pire encore, Monaco a perdu ses quatre derniers matches en championnat, dégringolant ainsi de la 7e à la 15e place en l'espace d'un mois et demi. Le RC Lens, premier relégable, ne compte aujourd'hui que trois points de séparation avec l'ASM, tout en ayant encore un match en retard à jouer (à Saint-Etienne le 9 avril prochain pour le compte de la 31e journée de Ligue 1). En 31 ans de première division, jamais le club monégasque n'avait compté si peu de points d'écarts avec la zone de relégation à sept journées de la fin de la saison. De quoi être inquiet quant à l'avenir des Rouge et Blanc parmi l'élite du football français.
Un déplacement décisif samedi pour le maintien
Samedi soir, les hommes de Ricardo se rendront à Strasbourg pour le compte de la 32e journée de championnat. Un match qui, à l'image du PSG-Strasbourg de mercredi soir (victoire 1-0 des Parisiens), sera une rencontre décisive pour le maintien. Si Monaco venait à perdre, quatre équipes seraient susceptibles de lui passer devant au classement (Strasbourg, Paris, Lens et Toulouse). L'ASM serait relégable. Dans le cas contraire, les Monégasques s'offriraient alors une grande bouffée d'oxygène et grappilleraient quelques places importantes au classement. En bonus, une victoire du club de la Principauté permettrait aux poursuivants, en cas de bons résultats, de creuser l'écart avec le club alsacien.
Mais avant d'obtenir un bon résultat, il faudra d'abord penser à jouer. Et cela fait partie du complexe monégasque cette saison. Les joueurs sont pour certains talentueux à l'image d'un Jérémy Menez mais ne savent plus jouer ensemble. Parler d'un collectif monégasque serait pure imagination. Il n'y a aucun fond de jeu dans cette équipe et Ricardo semble avoir usé de toutes ses techniques et tactiques d'entraîneur. Seule la pression d'une éventuelle descente pourrait faire prendre conscience aux Monégasques qu'il serait peut être temps de s'y mettre collectivement. En espérant que cela ne soit pas déjà trop tard.
L'arbitre, coupable idéal
Depuis le début de la semaine, la chasse aux sorcières est ouverte sur le Rocher. Et l'arbitrage français est le premier traître à passer au bûcher de la colère. "On a des progrès à faire en termes de jeu, de qualité, de buts marqués, aucun souci là-dessus. On n'est pas là pour dire que les arbitres sont responsables de tout, mais là, c'est insupportable. Rien qu'entre ce match de Rennes avec ces deux pénalty non-sifflés, celui contre Nice avec une faute sifflée contre nous après un attentat de Rool sur Cufré, qui engendre l'égalisation niçoise, et le but de Bolivar à Paris signalé hors jeu à tort, c'est déjà sept points de perdus" s'emporte Marc Keller, le directeur général de l'ASM, dans les colonnes du quotidien L'Equipe de jeudi.
Même son de cloche chez Jean-Luc Ettori, ancienne gloire du stade Louis II, et aujourd'hui directeur sportif du club. «L'arbitrage, c'est 50 % de règlement et 50 % d'interprétation. J'ai l'intime conviction que ces 50 % sont toujours en notre défaveur» , explique l'ancien portier de l'équipe de France avant de se faire plus menaçant envers les hommes en noir : «À la limite, vous avez vu la sortie des parkings ? Tout est fermé et bouclé. Les gens peuvent penser que c'est pour nos joueurs, mais c'est aussi pour donner un certain confort à l'arbitre. Et la barrière, on peut l'enlever, ce n'est pas un souci, deux ou trois jobards vont bien les trouver» . Des menaces qui en disent long sur le ras-le-bol général qui entoure le club monégasque.
Une descente en Ligue 2 aurait un effet dévastateur car le club est l'unique vitrine en France et à l'étranger de la Principauté en dehors du grand prix de Formule 1. Mais même s'il n'y a aucun jeu collectif visible, la somme des qualités individuelles devrait permettre à Monaco de prendre les points nécessaires à son maintien.